« The Collector » (« L’Obsédé ») : Un postier timbré

Un jeune homme pauvre, Freddie, employé à la poste, gagne le gros lot à une sorte de Loto… Jusqu’alors la risée de ses collègues, il change de vie. On le retrouve dans une grande maison très isolée à la campagne où il s’adonne à sa passion des collections de papillons. Bien que le titre » français de « The Collector » soit « L’Obsédé », c’est plutôt d’un obsessionnel qu’il s’agit s’agissant de la dimension collectionneur. Complexé et timide, omnubilé par la capture de la femme idéale, qu’il épinglerait chez lui comme les papillons rares, Freddie nourrit le projet d’enlever Miranda, une étudiante en art qu’il poursuit en silence avec l’illusion que, coupée du monde et de ses amis qui le mépriseraient certainement, elle va l’apprécier et l’aimer. Un jour, Freddie passe à l’acte et kidnappe Miranda qu’il chloroforme. Non pas pour abuser d’elle mais pour la dorloter, enfermée au sous-sol… Il ne la touchera pas mais il lui a acheté des robes, il lui prépare ses repas, essayant de se montrer sous son meilleur jour.
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Le film est un huis-clos angoissant dans une maison de campagne avec deux personnages : Freddy et Miranda, le goelier et sa prisonnière. Le film est un peu bancal, pendant longtemps, on a l’impression que Miranda a le dessus, même si elle est attachée, négociant de passer seulement quatre semaines captive, se débrouillant pour survivre correctement. Mais quand, au seuil de la liberté, Miranda se comportera en femme et non plus en objet de passion, elle se condamnera. Freddy insistant pour lui proposer un mariage blanc qu’elle ne comprend pas, Miranda lui répond en se donnant à lui, il la repousse en colère, pense alors dans son esprit malade qu’elle n’est qu’une putain comme les autres. La fin est brutale, un peu expédiée, le virage sur la violence soudaine est sec, on a l’impression que le réalisateur ne savait plus comment en finir avec Miranda pour enchaîner… sur une autre femme… que Freddy va essayer d’épingler à sa collection, une femme moins brillante, plus malléable…Somptueux interprètes en revanche, prix d’interprétation à Cannes en 1965, le jeune Terence Stamp, cheveux noirs et regard bleu de tueur, la mort, Samantha Eggar, longs cheveux roux soyeux, regard vert de chat, la beauté naturelle, la vie. Un film un peu plat faisant l’impasse sur le crescendo de l’intensité dramatique d’où cette fin du film qui tombe un peu comme un couperet auquel le spectateur, pas préparé, n’est pas sensible… Dommage…
Notre note
(3 / 5)
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