You and me (Casier Judiciaire) : Fritz Lang US et réinsertion

Pitch

Deux employés d'un grand magasin nouent une relation amoureuse...

Notes

Pitch.

Deux employés d’un grand magasin nouent une relation amoureuse en ignorant que chacun d’entre eux est en liberté conditionnelle. 

Dans les coulisses d’un grand magasin, on découvre Mr Morris dans son bureau à qui son épouse vient se plaindre qu’elle a été servie par un ancien repris de justice. Morris tente de lui expliquer son engagement en faveur de la réinsertion. Il a engagé un certain nombre de personnes en liberté conditionnelle qui ne se connaissent pas entre elles.

Les premiers plans du film survolent les tous les rayons de choses désirables (articles de tennis, parfums, gants, etc.), ce qu’on appelle aujourd’hui des corners (de marques) sauf qu’à cette époque il ne s’agissait pas encore de marques qui en 1938 n’existaient pas (et ne phagocytaient pas encore le marché du luxe) mais de catégories d’objets de qualité. On voit donc avant-guerre les prémices de cette société de consommation qui va tout engloutir, ces objets du désir trop chers qu’on rêve de porter au moins une fois dans sa vie. Ainsi, Helen dit qu’elle se sentirait une autre femme en portant tel parfum. 

Employés tous les deux chez Morris, Helen et Joe, deux anciens condamnés en liberté conditionnelle, sont épris l’un de l’autre sans oser se l’avouer. Joe s’apprête à partir pour la Californie quand Helen, saisissant qu’il part pour la fuir, lui propose de se marier. Joe lui avoue son passé mais Helen n’ose pas parler du sien de crainte de le perdre. Et c’est ce qui deviendra plus tard un mensonge par omission susceptible de casser leur mariage… 

Le film joue sur ce décalage entre vérité et mensonge et sur la difficulté de rentrer dans le rang, quand, inlassablement, des anciens comparses vous relancent ou vous provoquent. Ainsi, Joe va résister aux sirènes des copains d’autrefois qui voudraient bien qu’il reprenne son ancienne vie de voyou. George Raft, qui est devenu célèbre avec Scarface (Howard Hawks, 1932), connu pour ses accointances avec la pègre (qu’il conservera toute sa vie), est parfait dans ce rôle. Par ailleurs, on note une belle alchimie entre George Raft et Sylvia Sydney avec qui, comme avec bien d’autres actrices, il avait eu une aventure..

Troisième film de la période américaine de Fritz Lang après Fury (1936) et You only live once (J’ai le droit de vivre, 1937), c’est un film atypique (et plutôt mineur) dans la carrière du réalisateur, un peu comédie, un peu film noir sur un ample fond sociétal. Néanmois, avec Casier judiciaire, Fritz Lang clôt sa trilogie sur l’insertion sociale des exclus de la société après Furie et J’ai le droit de vivre.

Et aussi

Les éditions Rimini sortent le film en combo DVD/BR ainsi que deux autres films :

Les Bourreaux meurent aussi (1943)

The Woman in the window (La Femme au portrait, 1944)

Critic de The Woman in the window (La Femme au portrait):

« The Woman in the window » (« La Femme au portrait ») + « Scarlet street » (« La Rue Rouge ») : Frizt Lang St