1er Prix littéraire CinéCinéma Frisson, doc « Les Serial killers, incarnation du mal » + avril 100% thriller

  
Sire Cédric   /   « De Fièvre et de sang » (éditions Le Pré aux clercs, mars 2010)

Jeudi soir dans le quartier de la Bastille à Paris, j’ai assisté avec plaisir (la littérature restera toujours mon penchant originel), à la remise d’un nouveau prix littéraire créé par la chaîne CinéCinéma Frisson attribué, bien évidemment, à un thriller, ici un roman contemporain français. La remise du prix  Frisson un 24 mars coïncide avec le lancement d’un mois d’avril meurtrier sur CinéCinéma Frisson, une programmation 100% thriller avec  15 films et un doc inédit qu’on a pu voir sur place : « Serial killers, les incarnations du mal » qui n’est pas nommé ainsi par hasard, c’est vraiment une figure du mal que celle du serial killer, miroir de la société, souvent métaphore de l’enfer et surtout reflet de la part sombre sommeillant en chacun.

163 livres préselectionnés, 69 éditeurs participants, 6 jurés (Guillaume Musso, Philippe Le Roy,  Xavier Gens, Nicolas Saada, Pascal Thuot, Samuel Douhaire), 5 finalistes*** et un gagnant au physique cinématographique un poil vampiresque : le beau Sire Cédric, originaire de Toulouse, musicien, ancien journaliste, désormais auteur à temps complet de thrillers fantastiques, récompensé pour « De Fièvre et de sang ». Au passage, j’apprendrai pendant la soirée qu’un autre roman de Sire Cédric, « Le Jeu de l’ombre », vient à peine de sortir la semaine dernière. Je lirai ces livres bientôt et j’en reparlerai…

« Serial killers, les incarnations du mal » 

En bavardant avec un des intervenants du documentaire pendant le cocktail qui a suivi la projection, nous avons parlé de la différence entre les serials killers et les gens « normaux », on peut schématiser que les uns passent à l’acte, les autres pas, un catalyseur violent peut faire basculer de l’autre côté du miroir, cette main qui traverse le miroir pour venir vous chercher dans « Le Prince des ténèbres » de Carpenter.  Discussion aussi sur la transmission du mal  qui se propage comme un virus, qu’on retrouve parfaitement dans « I saw the devil »  (« J’ai rencontré le diable ») de Kim Jee-woon, film choc que j’ai eu l’opportunité de voir récemment au festival du film asiatique de Deauville (sortie le 6 juillet), où un flic qui veut venger la mort de sa fiancée devient peu à peu un monstre en traquant un monstre (un serial killer). Le doc évoque « Cruising » de Friedkin, de mon point de vue THE thriller de référence, réalisé en 1980, cette soudaine pluie de meurtres qui s’abat sur un quartier gay SM de SF préfigure (selon le directeur de la série noire, intervenant) l’épidémie de SIDA qui va se déclarer quatre ans plus tard.Le documentaire parle beaucoup du « Silence des agneaux », que je n’adore pas mais qui fait date, illustre surtout la relation profiler/serial killer, parle aussi beaucoup de David Fincher, l’évolution de ses films de « Seven » (transcender le thriller en horreur démoniaque, le tueur, le démon) à « Zodiac » (abstraction, détachement de la figure du serial killer, obsession nécrosante de l’enquête pour l’enquêteur), mais on a zappé pas mal de films, adaptation littéraires, comme « American psycho » de Bret Easton Ellis, pourtant livre/film clé pour illustrer l’équation serial killer = reflet de la société.

Intéressant, la translation du polar au thriller, chaque genre correspondant aux maux d’une époque,  exemple du Giallo ayant eu un effet cathartique en Italie pendant une époque d’attentats. Dans le polar, il y a une enquête, dans le thriller, on ne trouve pas nécessairement le coupable ; la différence entre le slasher, qui vise l’efficacité mais sans psychologie, avec le thriller psychologique, un serial killer qui n’est pas un barbare tuant « gratuitement » mais un être complexe addict au crime comme à une drogue. Cerise  rutilante  sur le gâteau, l’écrivain de thrillers et scénariste, Guillaume Lebeau, est muni d’une angoissante paire de ciseaux chaque fois qu’il intervient dans le documentaire (objet aux lames peintes en rouge, de surcroît, ce qu’on ne remarque pas  aussitôt mais j’ai eu la précision de sa part ensuite).

Nathalie Coste-Cerdan (directrice des chaînes CinéCinéma), Anne Martinetti (déléguée au prix Frisson), Myriam Hacène (directrice de CC Frisson), Sire Cédric (le gagnant), Christophe Commeres (directeur adjoint de CC Frisson), Philip Le Roy (scénariste et juré)

Guillaume Musso et Philip Le Roy

Les écrivains, jurés et présélectionnés (photo Xavier Lahache Canal+)


Sire Cédric (photo Xavier Lahache Canal+)

  
Sire Cédric   /   Guillaume Musso
  
Sire Cédric   /   Guillaume Musso

 

Diffusion sur CinéCinéma Frisson à partir du 6 avril 2011 

documentaire « Serial killers, les incarnations du mal »
19 et 24 avril à 19h40 

Une émission spéciale « Bord cadre » avec une interview de l’écrivain gagnant du prix Frisson
le 2 avril à 19h40, rediffusé jusqu’au 11 avril (avec Sire Cédric, Alice Taglioni, Guillaume Musso) 

Les SOIREES 100% thriller à 20h40soirées techno -thriller
mercredi 6, lundi 18 mardi 19 avril
sélection : « 23 » (1999) de Hans Christian Schmid, « La Mort en ligne » (2003) de Takashi Miike

soirée sérial killer
vendredi 8 avril
sélection : « Le Silence des agneaux » (1991) de Jonathan Demme

soirée thriller informatique
me 20 avril
sélection : « Hackers » (1995) de Ian Softley

soirée thriller médical
jeudi 21 avril
sélection : « The Constant garderner » (2005) de Fernando Meirelles

soirée thriller d’espionnage
vendredi 22 avril
sélection : « Espions » (2009 ) de Nicolas Saada