#rentréelitt2019 «Rien n’est noir» : la douleur, œuvre d’art…
Pitch
L’amour dévorant de Frida Kahlo pour son aîné, le célèbre et inconstant peintre muraliste Diego Riviera.
Et aussi
Frida Kahlo, célèbre peintre mexicaine, aurait pu avoir une existence bourgeoise. Mais le destin en a un fait une infirme et une artiste supportant ses souffrances en les transcendant (beaucoup d’auto-portraits poignants).
Lors d’un accident de tramway qui aurait pu être banal, son corps entier est transpercé de part en part par une barre en fer. Dès lors, elle va passer sa vie (dont une bonne partie couchée) à souffrir le martyre. Elle a 18 ans. Étudiant la médecine depuis l’âge de 15 ans. Obligée de renoncer à ses études, sa vie semble finie.
Hors, quelques temps auparavant, elle avait osé abordé Diego Riviera pour lui montrer ses dessins. Il deviendra son mari, sa raison de vivre, son obsession, pour lui, elle survivra et se dépassera pour donner le change, parée des atours d’une féminité toujours plus voyante masquant son infirmité, buvant sec et parlant crûment de sexe pour l’étonner, acceptant toutes ses infidélités de Diego, et lui rendant la pareille, pourvu qu’il ne la quitte pas... Pourtant, si elle commencera à peindre, ce n’est nullement par vocation mais par nécessité intérieure d’exorciser son mal, Frida n’a aucune ambition artistique, sa seule ambition, c’est de garder l’amour de Diego.
Si on connaît la vie du couple survolté et tragique formé par Frida Kahlo et Diego Riviera, l’effroyable accident de bus qui fit de Frida jeune une invalide du jour au lendemain, son chemin de croix de douleurs, sa passion dévorante pour Diego Riviera, le peintre le plus célèbre du Mexique, muraliste qui fit descendre l’art dans la rue, on n’apprendra pas grand chose de plus.
Dans ce livre, ce n’est pas tant le récit détaillée de la vie de ce couple incandescent que le style et le rythme du roman qui sont captivants. L’auteur colle à la dynamique interne (drames et disputes) du quotidien de ce couple hors normes, la poupée cassée (qui fera tout pour bluffer son homme) et l’ogre qui dévore tout. Elle peindra pour survivre, il admire ses œuvres. Mais le monstre n’est jamais rassasié de femmes et de débauche, et, contrairement à Frida, pour qui seul compte Diego, pour lui, seule compte son œuvre...
Très beau livre (pour les chapitres, l’auteur a donné une couleur reflétant chaque période), qui emmène le lecteur au cœur de l’intimité douloureuse et violente d’un couple improbable, voué à l’échec dès le départ, que l’art et la notoriété ne sauvera que posthume.
Diffusion
EDITIONS STOCK
Parution 21 août 2019
Notre note
(3,5 / 5)
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