« American horror story » : série anthologique du cinéma fantastique américain

diffusion sur Ciné+Frisson à partir du 5 mai 2012

Pitch

Pour sauver leur couple après un drame et un adultère, un couple de quadragénaires, Ben et Vivien Harmon, ont quitté Boston pour la Californie avec leur fille Violet. Préoccupés, ils s'installent dans un manoir hanté par des morts violentes sans s'en inquiéter, la bâtisse leur ayant été vendue pour un prix dérisoire.

      

Diffusée sur la chaîne câblée américaine FX depuis le 5 octobre 2011, Ciné+Frisson en a décroché l’exclusivité pour la France (diffusion à partir du 5 mai). La série, truffée de références au cinéma horrifique américain depuis l’origine jusqu’à nos jours, est totalement dérangeante, ce qu’on suggérait autrefois est montré frontalement, la violence explicite, la sexualité, qui forme un couple idéal avec la mort dans ce type de film de genre dont s’inspire cette série, n’est pas zappée, au contraire. Tout ce qui peut déranger dans tel ou tel film est intégré dans le scénario d » »American horror story » » (AHS) qui porte bien son nom. On en prend plein l’inconscient! Bref! Si ne vous voulez ne pas dormir la nuit (j’en ai fait l’expérience en visionnant la série, un épisode par nuit était mon maximum…), si toute le catalogue des phobies ordinaires et plus si affinités… vous excite, alors, ne ratez pas cette occasion de passer un grand moment de frissons, sueurs glacées et angoisses garantis!
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PILOTE 1978, deux gamins odieux n’écoutent pas le conseil d’une fillette mongolienne de ne pas entrer dans un immense manoir. A l’intérieur, tout est sombre, verdâtre et poussiéreux. Ils cassent et vandalisent les lieux. A la cave, une sorte de labo avec des foetus dans des bocaux, l’un des deux gamins meurt inexplicablement sur place…

De nos jours, un couple, Ben et Vivien Harmon, et leur fille Violet débarquent de Boston à LA en voiture pour acheter le fameux manoir. Ils veulent changer de vie après un traumatisme : un bébé mort-né à 7 mois, le mari qui a trompé sa femme avec une étudiante, ça fait beaucoup de choses à digérer… Les anciens propriétaires du manoir sont morts, l’un tué, l’autre suicidé, et on leur vend la bâtisse à bas prix. Sitôt arrivé, le couple se découvre une voisine indiscrète et inquiétante, Constance Langdon (Jessica Lange), une actrice ratée, mère d’une jeune femme mongolienne, Adélaïde, la fillette de 1978. Le mari, psy pervers, « privé » de sexe par son épouse, reluque la gouvernante « vendue » avec la maison, Moira O’Hara, sexagénaire que lui seul voit jeune et sexy. Ayant eu la bonne idée de recevoir des patients sur place, le premier, Tate, un ado rebelle et agressif qui déteste sa mère adultère ayant provoqué la fuite de son père, lui raconte des rêves d’une grande violence qui ressemblent plutôt à des projets de meurtres. Puisqu’il fait sa thérapie dans le manoir, Violet Hammon tombe sur Tate dont elle se rapproche. Elle aussi en veut à son père d’avoir trompé sa mère. A l’école, Violet s’adapte mal, elle se fait tabasser pour avoir fumé une cigarette. Sur les conseils de Tate, elle se venge.

Dans cet univers psychotique, seule Vivien, l’épouse, ancienne violoncelliste, a l’air à peu près sain, férue de bio, de naturel, restaurant une fresque glauque cachée sous une tapisserie, semblant ne se rendre compte de rien, sans doute trop absorbée par la rancune qu’elle éprouve pour Ben, son mari. Le pilote adopte tous les codes du film de genre horrifique où le piège se referme lors de l’enfermement dans un lieu clos, un manoir hanté par le passé de morts violentes, des voisins menaçants, des visiteurs inquiétants. On ajoute des personnages de freaks comme Addy, la jeune mongolienne, Moira, la gouvernante aux deux visages, Larry, meurtrier de sa femme et de ses deux filles, grand brûlé, le visage détruit, libéré de prison pour cause de cancer du cerveau.

 

 

EPISODE 2 (« Home invasion »)
Tout comme dans l’épisode précédent, on part (avant le générique) d’un fait ancien, 1968, la comédie musicale « Hair » et « Light my fire » des Doors, en toile de fond. Dans une clinique la nuit, un étranger, se disant blessé, demande des soins. L’homme fait habiller la jeune femme de garde en infirmière et la viole, puis la saigne comme un porc.Retour de nos jours. Ben part pour Boston prétextant qu’il doit revoir une patiente. En vérité, il a reçu un appel de son ancienne maîtresse, Hayden, enceinte, qui lui demande de l’accompagner à la clinique se faire avorter. Vivien et Violet, restées seules la nuit dans le manoir, sont agressées par un groupe, un homme et trois femmes dans le genre de la tribu Manson. Vivien, courageuse, se défend avec une énergie insoupçonnée et tue son agresseur. Un groupe qui avait pour hobby de reproduire des crimes célèbres, obsédé par ce crime de 1968 et bien d’autres… puisque l’une des tueuses, s’étant faite passer auparavant pour une patiente dans le cabinet de Ben, lui avait avoué rêver faire le cauchemar récurrent d’être coupée en deux… Après la visite chez les Harmon, ayant mangé un gateau empoisonné à l’Ipeca par la voisine (Constance), elle s’échappera et finira assassinée comme le Dalhia noir*. Sexe, mort, humour macabre. Et se profile le spectre de « Rosemary’s baby » (1968)… Vivien et Ben réconciliés, Vivien est à nouveau enceinte, une grossesse étrange sans nausées, par exemple. Après l’agression, Vivien décide de vendre de la maison. Mais vont-ils trouver un acheteur?

* Lire mon article sur Agoravox sur l’affaire du Dahlia noir…

 


photo 20th Century Fox Television
photo 20th Century Fox Television
Le générique de cette série est un morceau de bravoure qui vaut à lui seul le déplacement, totalement horrifique et assumé comme tel : photos sépia anciennes qui brûlent, foetus difformes dans des bocaux, toiles d’araignée, feu, armes blanches et squelettes, c’est assez terrifiant!Les références sont pléthore comme si, sous une forme moderne, frontale, on avait voulu faire une anthologie synthétique du film horrifique américain en mixant toutes ses variantes : psychologique, expressionniste, sataniste sous toutes ses formes selon que le diable (le Mal) est extérieur (« La Chute de la maison Usher », « La Maison du diable ») ou intérieur aux personnages, souvent empruntés à la mythologie médicale (« Le Cabinet du Docteur Caligari », « Frankenstein », « Docteur Jekyll et Mr Hyde »). En cela, la figure du diable dans le cinéma d’horreur est la forme imagée, hypertrophiée, déformée, des pulsions les plus sombres habitant l’individu. Le Mal aurait donc un visage et le plus horrible possible : ainsi on pourra superposer la psychose oedipienne d’un Norman Bates dans « Psychose » ou celle narcissique d’un Dorian Gray à la folie extériorisée d’un Docteur Frankenstein qui se prend pour Dieu (créateur) ou la malédiction qui frappe un Dracula obligé de tuer pour survivre du sang de ses victimes. La variante du diable s’introduisant dans les corps sains au départ (« Rosemary’s baby », « Carrie », « L’Exorciste ») correspond également aux croyances les plus archaïques qui ont fait leurs preuves durant des siècles (sorcières, possession des corps par le diable, exorcismes). Dans tous les cas, le ressort central de ces films joue sur la peur panique de l’agression : interne, externe, temporaire, permanente, mentale, physique. Une agression, sexualisée de manière plus ou moins explicite (armes phalliques, blanches, matériel chirugical), binôme sexualité et mort, qui se traduit par le viol d’un espace clos intime : la maison fermée, le corps, l’esprit.

Références : presque un siècle de cinéma fantastique US! Du « Cabinet du Docteur Caligari » (1920), « La Chute de la maison Usher » (1928, d’après Edgar Poe), à « Paranormal activity » (2007), prototype du nouveau cinéma d’horreur type faux reportage (found footage movies) en passant par « Le Portrait de Dorian Gray » (1941), « Psychose » (1960), « La Maison du diable » (1963), « L’Exorciste » (1973), « Carrie » (1976), « Le Prince des ténèbres » (1987) et « L’Antre de la folie » (1994) . Un film comme « Dark shadows » (1966) de Tim Burton, qui sortira en France le 9 mai 2012, s’est inspiré de la série culte (524 épisodes 1967/1971) créée par Dan Curtis.

 

  
photo 20th Century Fox Television

Diffusion sur Ciné+ Frisson (exclusivité)
à partir du 5 mai 2012
2 épisodes tous les samedis à 20h40

casting :
Dylan McDermott BEN HARMON
Connie Britton VIVIEN HARMON
Taissa Farmiga VIOLET HARMON
Jessica Lange CONSTANCE LANGDON
Evan Peters TATE
Denis OHare LARRY HARVEY
Frances Conroy MOIRA OHARA (AGÉE)
Alexandra Breckenridge MOIRA OHARA (JEUNE)
Jamie Brewer ADELAIDE LANGDON
Kate Mara HAYDEN MCLAINE

 


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Posted by:

Camille Marty-Musso
Créateur et responsable éditorial du site www.cinemaniac.fr, en ligne depuis janvier 2006.

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