Cinéma en Australie : doc sur les nouveaux réal « Une Vague Australienne » + « Blame », inédit en France

Diffusion Canal+Cinéma du 4 au 24 avril 2012
    


Durant le mois d’avril
, Canal+Cinéma se penche sur le cinéma Australien avec une programmation spécifique. Un doc inédit, « Une Vague Australienne », à la rencontre des nouveaux réalisateurs qui tournent chez eux et non pas aux USA comme leurs aînés, et 5 films embrassant un peu toutes les générations de cinéastes : « Mad Max » de George Miller, « Les Chemins de la liberté » de Peter Weir, « Animal Kingdom » de David Michôd et deux films inédits : « Red hill » (direct DVD en 2011), thriller horrifique où un jeune officier de police et son épouse enceinte s’installent dans la prétendue tranquille petite ville de Red Hill ; « Blame » (inédit en France), que j’ai visionné en amont de cet article (critique ci-dessous), thriller psychologique où un groupe d’étudiants décident de venger une amie proche du groupe en tuant leur professeur de musique qu’ils considèrent comme responsable de sa mort. 

« Une Vague Australienne » (2012) doc de Stéphane Bergouhgnoux et JM Nizan Année 1971 ou le départ du cinéma australien grâce à deux réalisateurs étrangers qui donnent leur vision de l’Outback : le Canadien Ted Kotcheff avec « Wake in fright » (1971) et l’Anglais Nicholas Roeg avec « Walkabout » (1971). Une brèche qui ouvre la porte aux réalisateurs Australiens Peter Weir (l’extraordinaire « Pique-nique à Hanging rock », 1975) et George Miller (« Mad Max », 1979). S’en suivent quelques succès populaires comme « Muriel » (1994) ou « Priscilla, folle du désert » (1995). Mais les réalisateurs Australiens en question sont vite aspirés par Hollywood ainsi que quantités d’acteurs devenus des stars : Nicole Kidman, Hugh Jackman, Naomi Watts, Geoffrey Rush, etc…
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Pourtant, depuis quelques années, une nouvelle vague Australienne a démarré avec deux grandes différences par rapport à leurs aînés : primo, les réalisateurs demeurent et tournent en Australie, secundo, ils sont versés dans le film de genre, souvent thriller, horreur. Si ils ne représentent qu’un faible pourcentage des films à l’affiche chez eux en Australie, les nouveaux réalisateurs Australiens font le tour des grands festivals de cinéma comme au dernier festival de Cannes où figurait en compétition officielle « Sleeping beauty » (2011) de l’Australienne Julia Leigh. En outre, est-il utile de préciser que la seule femme à avoir obtenu la Palme d’or dans toute l’histoire du festival de Cannes est la réalisatrice Australienne Jane Campion (pour « La Leçon de piano » )? 

Les réalisateurs du documentaire « Une Vague Australienne » sont partis interroger ces protagonistes nouveau cinéma Australien sur la plus grande île du monde. Parmi eux, Greg Mc Lean qui a réalisé « Wolf creek » (2005) et prépare la suite, Adam Elliot le film d’animation « Mary et Max » (2009), Jonathan auf der Heide « Van Diemen’s land » (2009) (l’histoire vraie en 1822

en Tanzanie d’une expédition de huit prisonniers réduits au cannibalisme pour survivre). Rencontre avec le collectif Blue Tongue réunissant plusieurs réalisateurs, David Michôd (« Animal kingdom », 2010) et les frères Edgerton (« The Square », 2009), qui, bien qu’ayant des styles différents, mettent en commun leur moyens, amis de longue date. Deux réalisateurs un peu à part, radicaux : Warwick Thornton dont « Samson et Delilah » (2009), premier film Aborigène, a été primé au festival de Cannes (caméra d’or) et Justin Kurzel, auteur d’un film incroyablement dérangeant, insoutenable, d’une violence quotidienne, intégrée à une pseudo-vie de famille : « Les Crimes de Snowtown », inspiré de la vie d’un des pires sérials killers d’Australie dont les crimes eurent lieu dans la même région que celle dont le réalisateur est originaire. Les nouveaux réalisateurs rendent compte de la violence spécifique en Australie s’apparentant à de la brutalité, c’est eux qui le disent dans le doc. Leurs budgets sont modestes comparé à un Baz Luhrmann qui prépare l’onéreux remake de « The Great Gatsby » dans le plus grand secret. Le doc a bien saisi le mode de vie Australien, immergé dans les villes, les quartiers, c’est assez dépaysant.

 

 

 

« Blame » (2010) de Michael Henry

 


Pitch.
Un groupe d’amis imagine le crime parfait pour venger l’une de leurs qui vient de suicider. Mais l’expédition punitive  s’embourbe dans des contretemps et, petit à petit, la donne change…
Un type d’une quarantaine d’années, professeur de musique, rentre chez lui en voiture, une maison isolée dans la campagne. L’attend un groupe de jeunes gens cagoulés qui l’attachent sur une chaise et lui font boire de force une dose mortelle de somnifères. Etonnemment du spectateur quand les jeunes gens enlèvent leur cagoule : ce sont des jeunes gens très chics qui n’ont pas le physique de l’emploi… Deux filles et trois garçons, genre étudiants allant à une soirée, qui ont tous un rapport proche avec une certaine Alice, dont on comprend qu’elle vient de se suicider, que son enterrement a eu lieu la veille, notamment sa soeur, son fiancé, sa meilleure amie.

Le groupe quitte la maison mais s’aperçoit sur la route que l’un d’eux a oublié son téléphone portable sur le lieu du crime, ils rebroussent chemin. Surprise, l’homme n’est pas mort, pire que tout, il n’est plus sur le lit où ils l’ont transporté et laissé. Car le groupe a imaginé un crime parfait avec cet homme mort sur son lit d’une overdose de médicaments et une lettre de suicide qu’ils ont eux-même écrite sur l’ordinateur de la victime.

Chemin faisant, Kate, la soeur de la disparue, qui tient le prof de musique pour responsable du suicide de sa cadette, commence à avoir des doutes sur sa culpabilité réelle en parlant avec lui. Quand elle avait 16 ans, Alice avait couché avec leur prof de musique, aujourd’hui, l’homme a quitté la ville depuis trois ans et jure qu’il ne l’a revue qu’une seule fois, à sa demande…

Le film est un thriller psychologique un peu violent pour la forme, la mise en scène, et un polar relativement classique en huis-clos pour le fond avec coup de théâtre final. Avec peu de moyens mais des paysages photogéniques et de bons acteurs, « Blame », sans être un chef d’oeuvre, est plutôt une bonne surprise dans la veine « polar dépoussiéré ».

« Blame » a été présenté au festival de Cannes en 2010 dans la catégorie « Cinéma des antipodes »



Diffusion
Canal+Cinéma

du 4 au 24 avril 2012

mercredi 4 avril à 20h45 et 22h35
Animal kingdom
« Une Vague Australienne » (2012), doc

mardi 10 avril à 20h45
Mad Max (1979)

mercredi 11 avril
à 20h45
Red hill (2010)

mercredi 18 avril
à 20h45
Blame (2010)

mercredi 25 avril
à 20h45
Les Chemins de la liberté (2010)

 

 

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Posted by:

Camille Marty-Musso
Créateur et responsable éditorial du site www.cinemaniac.fr, en ligne depuis janvier 2006.

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