«Cocktail Molotov» : Mai 68 par défaut…
Pitch
Un trio de jeunes gens claque la porte familiale et part à l'aventure. Sauf que l’aventure se passe à Paris, Mai 68 vient d’exploser... Sans eux...
Notes
Anne qui fait partie d’un milieu bourgeois se dispute fréquemment avec sa mère. La veille, Frédéric, son amoureux, a tagué sur la voiture de son beau-père « Anne, je t’aime ». Mais le problème est plus profond : si la mère d’Anne lui interdit de voir Frédéric, c’est qu’il ne fait pas partie de leur classe sociale aisée. Anne claque la porte et décide de partir avec lui pour un kibboutz. Mais Frédéric, attaché à ses parents, n’est pas emballé. Anne décide qu’elle partira seule. Deux jours plus tard, ils partent à trois avec Bruno, le meilleur ami de Frédéric. Tout le long du film, on appuiera sur des regards et des non dits entre Anne et Bruno, tous deux ayant plus de points communs qu’Anne et Frédéric. Bruno qui pourrait être amoureux d’Anne, aussi… Mais cela reste latent, on trahit pas son meilleur ami, le pacte est tacite.
À bord de la vieille 2CV de Bruno, le trio s’ébranle pour se rendre en Israël. Sauf qu’ils resteront à Venise… Après le vol de la voiture et de leur argent, ils feront du stop pour rejoindre Paris dont ils lisent tous les jours l’explosion des évènements de mai 68. Ces barricades, ces manif d’étudiants, ils voudraient tant en être…
Revu le savoureux «Cocktail Molotov» de Diane Kurys, reprise en salles en juin pour fêter les 50 ans de Mai 68. Quand 3 idéalistes ratent les barricades (pourtant omniprésentes) pour un voyage au bout du monde avorté par la réalité… François Cluzet explose!💚 @Malavida_Films pic.twitter.com/xor07XDLBC
— CamilleM/Cinémaniac (@Cine_maniac) April 18, 2018
Et aussi
Ce film tourné en 1980 porte un regard distancié sur un trio de jeunes gens qui ont raté, par hasard, par malchance, les mythiques événements de Mai 68 pour une chimère, un voyage idéalisé qui s’est résumé à galèrer sur les routes de France et d’Italie et à accumuler les ennuis. C’est un film intimiste sur les illusions de vivre un amour fou, dont on devine qu’il ne durera pas, et sur la frustration, le sentiment de ne pas participer à l’histoire en marche. [caption id="attachment_18640" align="aligncenter" width="385"] Photo Malavida[/caption] Une histoire somme toute assez banale si elle ne situait pas dans ce contexte de Mai 68. Cela ressemble pas mal à des souvenirs de la réalisatrice. Excepté François Cluzet (Bruno) qui irradie le film de son charisme et son humour, le couple formé par Anne et Frédéric est assez terne. C’est sans doute voulu, comme il n’y aucun folklore des vêtements sixties genre hippie qu’on portait à l’époque. Élise Caron (Anne) est habillée d’un jean taille haute peu seyant et d’un blouson beige tristounet. Un couple intemporel... Une histoire d’amour néanmoins fortement datée car sur fonds de liberté des mœurs et d’une période de révolte exceptionnelle qui baigne le récit, à distance. L'idée forte du film est d’aborder Mai 68 par défaut, que les personnages se sont empêchés de vivre pour un rêve d'évasion utopiste, se heurtant, au passage, au choc de la réalité quotidienne, quand la promesse de «sous les pavés, la plage» est en train d’exploser sous leurs fenêtres à Paris. POST RÉDIGE LE 23 MAI 2018
Notre note
(3,5 / 5)
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