
Cycle Mylène Demongeot + doc inédit sur Ciné+Classic et myCanal

Pitch
On a oublié que Mylène Demongeot était dans les années 60 la rivale désignée de Brigitte Bardot... Retour sur sa carrière...
Notes
Ciné+ Classic programme un cycle Mylène Demongeot du 1er au 15 décembre. Le samedi 1er décembre, une nuit MD démarre ce cycle avec 3 films et le documentaire inédit de Dominique Besnehard, fan muet de l’actrice de la première heure, puis, son agent pour son retour dans les années 2000. Le samedi 8 décembre, 3 autres films : Milady dans la trilogie d’Alexandre Dumas.*
*voir plus loin la liste des films.
Marie-Hélène Demongeot est née à Nice en 1935. Son enfance fut une catastrophe. Sa mère avait épousé un aristocrate milliardaire ruiné par la crise de 1929. Elle s’en remettra difficilement et intriguera pour pousser son mari à trouver de nouveaux postes compatibles avec son tempérament ambitieux … Cette femme très dure, inapte à être mère, laissera toujours entendre à sa fille qu’elle n’était pas désirée. Pour couronner le tout, le fort strabisme de Mylène en fait l’exutoire de ses camarades d’ecole (elle ne sera opérée de son strabisme que vers 14 ans). Il en résulte un sentiment de dépréciation de soi qu’elle traînera toute sa vie, n’imaginant pas pouvoir être séduisante.
Dans cette ambiance familiale indifférente, MD, livrée à elle-même, va au cinéma… souvent… puis devient mannequin pour des pubs à quinze ans. Inscrite au cours Simon où elle n’ose même pas jouer une scène tant elle est coincée et complexée, elle est cependant repérée par un réalisateur pour tourner dans « Les enfants de l’amour » (1953), c’est son premier film. Très vite, on en fait la rivale de BB. Il faut dire qu’elles ont des points communs, bourgeoises du 16ieme arrondissement, hyper-féminisées par des hommes Pygmalion (Vadim pour BB et le photographe Henri Coste pour MD, qu’elles épouseront très jeunes. Sans parler de leur amour inconditionnel des animaux (plus tard). On a oublié combien MD était séduisante et irrésistible, souvent cantonnées dans des rôles de garces (« j’adorais jouer les garces»), puis changeant de registre pour prouver qu’elle est aussi une bonne actrice (Michel Deville**). Car après « Les Sorcières de Salem » (1957), elle est devenue une star. Elle tourne en Italie avec les plus grands (Dino Risi, Bolognini, …) Elle excelle dans les « Fantomas » avec Louis de Funès qu’elle adore. Devenue enfin plus sûre d’elle, elle se bat pour obtenir le rôle de Milady dans « Les trois mousquetaires » car elle adore Alexandre Dumas.
** « A cause, à cause d’une femme » de Deville fait partie du cycle MD.
Dans les années 60, elle a une passion fulgurante pour Marc Simenon qu’elle épousera. 30 ans de mariage, il meurt en 1999. Après qu’il se soit essayé en vain à la réalisation de films qui furent des flops, MD produisant ses films, cet homme séduisant d’apparence si cool, déjà minée insidieusement de l’intérieur d’être « le fils de Simenon », trop célèbre et célèbré, s’effondre et plonge dans la dépression. Mylène stoppe sa carrière, déjà bien ralentie, pour l’aider. Le doc zappe les années terribles que MD partagera avec un mari addict à l’alccol, devenu violent et invivable entre deux cures de désintoxication mais jamais elle ne cessera de se battre à ses côtés (cf. Le livre « Le Piège » où elle raconte la vérité sur 35 années de passion ayant viré à l’enfer).
Dans les années 2000, elle revient au cinéma et au théâtre, blessée, vieillie mais toujours belle de cette lumière intérieure qui l’a toujours éclairée et accompagnée dans l’adversité comme le bonheur, indifférente à son apparence extérieure, MD enchaîne « 36 quai des Orfèvres » d’Olivier Marchal, « La Californie » de Jacques Fieschi, où elle forme avec Nathalie Baye un duo éblouissant et poignant (j’adore ce film, critique plus bas…). Nommée deux fois au Césars, le cinéma ne l’a pas oubliée.
MD est d’une sincérité désarmante, elle n’a jamais triché, le doc le montre très bien, le doc d’un expert et d’un éternel fan…
« LA CALIFORNIE » : Mythe ou quartier chic/Avant-Première/Un Certain regard Cannes 2006
Et aussi
CYCLE MYLÈNE DEMONGEOT tous les samedis à 20h50 du 1er au 15 décembre 2018 samedi 1er décembre : La nuit Mylène Demongeot « L’enlevement des Sabines » de Richard Pottier « La Milady du cinéma » (doc à 22h25) « A cause à cause d’une femme » (Michel Deville) samedi 8 décembre : la suite de la nuit Mylène Demongeot la trilogie d’Alexandre Dumas : « Les trois mousquetaires » (Bernard Borderie, 3 films)
Diffusion
CINÉ+ CLASSIC
A LA DEMANDE
digital : MYCANAL
Notre note
(4 / 5)
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