La Neige était sale : Damné
Pitch
Sous l’occupation, un homme jeune, amoral et veule, vit chez sa mère, qu’il déteste, tenancière d’une maison de prostitution.
Notes
En finir pour cesser de penser. Tel est le sujet du film. Cesser les ressassements, la rancune, la haine de soi et des autres.
Franck, enfant, attendait sa mère qui venait une fois par semaine, en coup de vent, accompagnée d’un nouvel amant, dans sa famille d’accueil. Mis en nourrice…
Déjà enfant, il pressentait qu’il n’aurait la paix que dans l’au-delà, et, toute sa vie adulte ne sera ensuite que provocations pour se faire arrêter. La tête enfouie dans la neige sale comme jadis de mazout, ce soir, où, enfant, il avait couru en vain pour rattraper le train.
On retrouve Franck sous l’Occupation, devenu une petite frappe lâche et amorale. Sa mère tient à présent une confortable maison de rendez-vous pour l’occupant, où, question chauffage, toilettes, nourriture, on ne se prive de rien. Franck vit, sous le toit de sa mère qu’il méprise, de combines fructueuses et périlleuses, sortant le soir passer le temps dans des boites de nuit huppées où il se saoule.
Pendant ce temps, à l’étage du dessous, Suzy, une jeune fille virginale, et son père, conducteur de tramways, n’ont pas les moyens de se chauffer ni de changer de vêtements.
Pourtant, Suzy est plus heureuse que Frank qu’elle veut considérer et regarder comme un type bien quand il veut la dégoûter définitivement de lui par un stratagème pervers qui finira mal.
Ce film est un mélodrame avec un crescendo dramatique jusqu’au final sans retour. Ce n’est pas le Simenon qu’on connaît le mieux. La seconde partie du film est triste et larmoyante comme le sont les mélo, un genre prisé à l’époque.
Cependant, au delà de la forme, c’est l’histoire forte de la chute programmée d’une âme damnée par une enfance inconsolée. Daniel Gélin, magnifique, porte ce film d’une profonde noirceur, celle de l’âme humaine.
Au delà de l’histoire de Frank, le récit observe les comportements des français avec l’ennemi ; deux populations cohabitent en temps de guerre, ceux qui ont vendu leur âme à l’occupant pour conserver leur confort matériel, les autres, plus nombreux, soumis aux privations et aux dénonciations.
Ce film fit scandale à sa sortie car « contraire aux bonnes mœurs », interdit à l’époque aux – de 16 ans.
Et aussi
Le réalisateur argentin Luis Saslavsky réalisera aussi en France quelques films dont Les Louves (1957) avec François Perrier, Micheline Presle, Jeanne Moreau et Ce Corps tant désiré (1959) avec Daniel Gelin et Dany Carrel .
Diffusion
Ce film fait partie de la collection DVD rouges GAUMONT
Il existe un abonnement aux classiques Gaumont* mais ce n’est pas là que j’ai vu ce film.
*€5,00 par mois ou €50 par an, accès à 200 films mais c’est un peu compliqué pour s’inscrire et on ne peut pas louer un film à l’unité.
Notre note
(4 / 5)
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