«Maigret» : l’enquête inversée

Patrice Leconte, 23 février 2022

Pitch

Adaptation du roman de Simenon «Maigret et la jeune morte», l’enquête va se focaliser sur l’identité de la victime.

Notes

Je lisais sur un magazine cinéma que Patrice Leconte, fasciné par Gérard Depardieu, avait fait un documentaire sur l’acteur plutôt qu’un film sur Maigret. Un Depardieu que ce critique cinema avait trouvé obèse et l’ombre de lui-même. Hormis le surpoids, ce n’est absolument pas mon avis. Tout comme dans la dernière version de «Mort sur le Nil» de Kenneth Branagh où Poirot, jamais remis de la mort de la femme aimée, promenait une mine attristée et déprimée une bonne partie du film, le commissaire «Maigret» de Patrice Leconte, en proie à la douleur de la mort de sa fille, est un homme triste, désabusé. Ces deux personnages sont en deuil, ce qui explique leur humeur.

Le film est l’adaptation de «Maigret et la jeune morte» de Simenon avec ceci de particulièrement original que l’enquête va s’intéresser davantage à l’identité de la victime qu’à celle du coupable. Qui était cette jeune femme qu’on a trouvée sur les quais lacérée de 10 coups de couteau? Elle portait une robe usée griffée Maggy Rouff, haute couture de l’époque, des gants, un sac en paillettes argentées. Maigret retrouve l’origine de la robe, louée pour 24h dans une échoppe de Pigalle. Il retrouve ensuite son logement, une chambre de bonne louée au nom d’une amie, quelle amie? Les deux femmes se seraient rencontrées par hasard dans le train pour Paris. D’après le concierge, au bout d’une certain temps, la seconde, Jeannine, ne supportait plus la première, Louise, et avait déménagé. Si la jeune morte, très pauvre (qui devait être expulsée dans les jours à venir) ne sortait jamais, son amie, ambitieuse, délurée, accumulait les liaisons avec des hommes riches. Elle avait même le projet de se fiancer à un jeune homme de bonne famille et mauvaises moeurs. Pour éviter le scandale, sa future belle-famille s’était résignée à cette union.

Un jour, Maigret surprend une jeune femme volant à l’étalage, Betty, elle a l’âge qu’aurait eu sa fille si elle avait vécu. Il ne l’arrête pas mais lui propose un marché : se déguiser en Louise  

Patrice Leconte n’est pas n’importe qui. Il crée dans ce film un ton, une ambiance, sombre, désenchantée, comme les personnages, les quartiers interlopes la nuit, et une reconstitution parfaite de l’époque. 

Depardieu est parfait, émouvant, et, comme d’habitude, il a l’intelligence du rôle ; ce Maigret au bout du rouleau, inconsolable de la mort de sa fille (scènes furtives au cimetière avec son épouse), que cette affaire de la jeune morte émeut particulièrement, il l’a parfaitement saisi. Instinctivement, sans doute. 

Et aussi

Maigret

Maigret ( photos SND)

Maigret

LA REPRÉSENTATION A L’ÉCRAN DE  MAIGRET AU COURS DES ÂGES : (BFMTV)

https://www.bfmtv.com/people/cinema/maigret-de-gabin-a-depardieu-les-nombreux-visages-du-celebre-commissaire_AD-202202200049.html

Diffusion

MAIGRET

PATRICE LECONTE

Sortie en salles 23 février 2022

SND

Notre note

4 out of 5 stars (4 / 5)

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Posted by:

Camille Marty-Musso
Créateur et responsable éditorial du site www.cinemaniac.fr, en ligne depuis janvier 2006.

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