«Maison de retraite» : comédie sociétale
Pitch
Afin d’éviter la prison, Milann, qui vite de petites combines, accepte d’effectuer 300 heures de travaux d’intérêt général dans une maison de retraite.
Notes
Hier après-midi, je suis allé voir le film «Maison de retraite » de Thomas Gilou*. La salle était comble. J’avais déjà essayé d’y aller quinze jours auparavant : l’avant-première était complète. C’est dire si le sujet, les maisons de retraites (EHPAD), en l’occurrence, intéresse, préoccupe, voire, culpabilise une société qui a délégué à des tiers le devoir de veiller sur ses anciens.
Ce film raconte les mésaventures d’un trentenaire, Milann (Kev Adams), empêtré dans des petites combines médiocres, contraint d’effectuer 300 heures de travail d’intérêt général afin d’éviter la case prison. Ainsi, il est affecté à la maison de retraite «Les Mimosas» où, durant les premiers temps, il a l’impression de vivre un enfer.
Cependant, il est vite adopté par la bande des 7 inséparables pensionnaires des «Mimosas», qui, chacun à sa manière, va lui apprendre la vie.
Mais une chose interpelle Milann : pourquoi tous ces pensionnaires n’ont pas de famille? D’ici à penser que le directeur (Antoine Dulery) les a sélectionnés pour ça, il n’y a qu’un pas… Milann en viendra à enquêter sur la question.
Ce film doit beaucoup à ses acteurs, notamment à la performance de Gérard Depardieu qui interprète un ancien champion de boxe, Lino Vartan, un homme diminué, irascible, qui se radoucit parfois, et va enseigner à Milann à boxer pour se défendre.
La psychologie des personnages est fine, si tous ces pensionnaires ont conscience, d’une part, d’être en fin de vie, d’autre part, de ne plus ou ne pas avoir de famille, et de n’avoir d’autre choix que de l’accepter, chacun cultive son jardin d’intérêts sans se plaindre (les chambres des uns et des autres reflètent toute une vie), Mieux, chacun s’octroie des petits plaisirs. Assignés à résidence par un directeur malhonnête, les pensionnaires des «Mimosas» ont accepté leur sort. Une résignation sans révolte. Mais il y a ces regards absents parfois qui signalent au spectateur leur nostalgie d’une vie antérieure, l’envie d’y retourner…
C’est un film où on rit, le cœur serré, sur un sujet de société grave, intelligemment traité sur le mode de la comédie. Le casting est brillant : outre Gérard Depardieu, Marthe Villalonga, Daniel Prévost, Mylène Demongeot, Jean-Luc Bideau, Firmine Richard, etc…
Leçon de vie, constat de société, le film aborde des thèmes sérieux sur un ton léger sans pathos. pourtant, c’est le cœur serré que sort le spectateur de la salle de cinéma à qui on vient de tendre le miroir d’un siècle robotisé et déshumanisé. Et ce n’est pas la dernière partie du film, sorte de rêve de ce qui pourrait, devrait, être, validation par le réalisateur qu’il s’agit bien d’une comédie, qui changera grand chose aux réflexions, prises de conscience, si besoin était, qu’inspire ce film…
* Le réalisateur Thomas Gillou s’est fait connaître par la trilogie de « La Vérité si je mens! »
Et aussi
* Le réalisateur Thomas Gilou s’est fait connaître du grand public par la trilogie de «La Vérité si je mens!
Kev Adams, co-scénariste de «Maison de retraite», serait en train d’écrire la suite…. En effet, ce film (mixant avec tact intelligence et émotion) s’est avéré un gros succès au box-office (2 millions d’entrées en salles).
Diffusion
MAISON DE RETRAITE
THOMAS GILOU
Sortie en salles 10 février 2022
Notre note
(4 / 5)
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