« Mon fils » : la filiation en question
Pitch
Admis dans un prestigieux internat juif de Jérusalem, Iyad, ayant grandi dans une ville arabe d'Israël, se sent un étranger. Nouant une amitié avec Yonatan, un camarade atteint d'une maladie dégénérative, il devient un peu le "second fils" de la famille.
Notes
C’est un sujet assez sensible et peu médiatisé que cette population arabe minoritaire vivant en Israël, détentrice de la citoyenneté Israélienne, sans pourtant y être intégrée dans les faits. Pourtant, Iyad, élève brillant, est le premier et seul étudiant arabe à être admis dans un prestigieux internat juif de Jérusalem. Bientôt, Iyad se lie à une jeune fille, Naomi, ce qui va causer sa perte, en quelque sorte, puisqu’il va se sacrifier, quitter l’école pour qu’elle revienne poursuivre ses études (la mère de Naomi, emplie de préjugés, l’ayant retirée de l’internat). Un sacrifice que la jeune fille ne mérite pas, on le verra plus tard… Iyad décide alors de préparer ses examens tout seul, en externe. C’est alors qu’il se lie avec Yonatan, un camarade immobilisé par une maladie très grave, invalidante, et sa mère Edna, qui, peu à peu, va le considérer comme son « second fils ».
Et aussi
Il y a deux sujets dans ce film : d'une part, la ségrégation au sein d'Israël entre des citoyens Israéliens, ceux d'origine juive et ceux d'origine arabe, ces derniers formant une minorité discrète, gardant le profil bas et dont on parle peu. D'autre part, la translation d'identité comme suite à une fracture insupportable dans la filiation naturelle (Losey l'a génialement traité dans "Cérémonie secrète" , par exemple, bien que les deux films soient aux antipodes...) Peu à peu, Iyad va prendre naturellement la place de Yonatan. Et se pose là également en filigrane le thème de la filiation au sens élargi des affinités électives. Très beau film mené par l'actrice Yaël Abecassis (Edna), intellectuelle très investie dans l'analyse de la réalité des contradictions son pays, également productrice de cinéma (elle est sélectionnée aux Oscars le 22 février avec un moyen-métrage "Aya" qu'elle a produit). Le réalisateur Eran Riklis est surtout connu pour son premier film "Les Citronniers".
Notre note
(4 / 5)
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