"Yohkiro, le royaume des geishas" : féminin pluriel

Hideo Gosha, 1983, sortie DVD 2 avril 2008
Second volume de la trilogie adaptée par Hideo Gosha des romans de Tomiko Miyao après « L’Ombre du loup », le film plonge une triple histoire d’amour au coeur du monde des geishas au sein de la maison Yohkiro. Plus mélo que le précédent, plus féminin et romanesque, plus léger que le premier malgré (ou à cause de) cette pluie de drames mais très distrayant et plaisant à regarder…
« Yohkiro, le royaume des geishas » (1983)


photo Wild side vidéo
Pour faire un mince lien avec le film précédent « A l’Ombre du loup », la prostituée, compagne du héros, qu’on aperçoit au début du film s’appelle Tsuru, assassinée tout de suite, on ne la verra plus… 20 ans plus tard, Katzuko (Ken Ogata), l’ancien amant de Tsuru, est devenu un marchand de prostituées notamment pour Yokhiro, une maison de geishas dans la province de Kochi et on verra plus tard que la région de Kochi, à cause de la maison Yokhiro, sera convoitée par les yazukas d’Osaka, ce qui entraînera des affrontements entre les deux bandes rivales. Mais c’est en pâle toile de fond car le sujet du film est encore moins masculin que le précédent : ici, on plonge au coeur de la maison des geishas, au plus près de leur intimité, de leur apprentissage, de leurs peines de coeur et de leurs rivalités, cruauté des femmes entre elles qui se disputent un homme cruel avec chacune d’elles… Un monde des geishas dont le réalisateur ne semble pas se lasser…
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photo Wild side vidéo
Star des geishas de la maison Yohkiro, Fusako, la propre fille de Katsuko, qu’il a abandonnée adolescente pour en faire une geisha, a été dressée par la rivale de sa mère, la directrice de la maison des geishas, une femme dure qui hait et admire à la fois Fusako, fille de la femme qui lui a enlevé Katusuko autrefois. Pour pimenter les choses, Katsuko, ce proxénète intègre et indépendant du Japon des années 30, placide et ténébreux, demeure plongé dans ses souvenirs ; bien que marié à une femme terne et effacée, Katsuko héberge une autre femme de l’âge de sa fille nommée Tamako qu’il « protège ». Soudain, Tamako, qui aime aussi Katsuko en secret, décide qu’elle en a assez de chanter le souvenir de Tsuru, l’ex-compagne de Katsuko morte il y a 20 ans. L’effrontée Tamako demande alors à Katsuko de la vendre à la maison de geishas, et, comme on n’ose pas l’acheter, elle demande pire : être vendue au bordel géant qui fait concurrence à la maison de geishas avec tout ce que ça suppose de complexe de supériorité fondé des geishas qui, contrairement aux prostituées, sont des femmes cultivées et pratiquant l’art et le chant. 


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Parti pour célébrer Fusako, la fille de Tsuru et de Katsuko, le film prend une autre direction à mi-chemin en développant le personnage de Tamako, devenue prostituée star dans la maison de passe de la ville et, de ce fait, rivale de Fusako ayant la même aura dans la maison des geishas. Tamako, qui n’a jamais cessé d’aimer Katsuko, va essayer de lui faire rompre le cercle du malheur, étant la seule à ne pas lui rappeler sa compagne disparue… Triple histoire d’amour car, aux précédentes, on ajoute un amour pour un client volage qui va tuer de chagrin Fusako, la fille de Tsuru et Kutsako, un peu dame aux camélias de l’histoire dans l’histoire, ce qui va faire beaucoup… Mais, contrairement au résumé que je fais ici, on suit très bien les péripéties, le seul problème, c’est que ça fait un peu feuilleton télé où on regarderait tous les épisodes d’un coup! 


photo Wild side vidéo
Pavé de jolies actrices, le film ultra-riche en rebondissements mélodramatiques et amoureux ou les deux à la fois devrait combler les spectatrices dévoreuses d’histoires sentimentales qui finissent mal mais quelle volupté dans l’intervalle… Car c’est un film de femmes, un film féminin, contrairement au précédent, « A l’Ombre du loup », on sent que le récit est écrit par une femme, l’homme, objet de tous les désirs, étant le jouet de toutes ces femmes dont il est pourtant le maître dans la réalité pratique, les yazukas étant relégués en second plan. Rien de spectaculaire cinématographiquement parlant mais un grand spectacle qui donne une petite idée très romancée de l’univers fascinant et si ritualisé des geishas, parfait pour se distraire au sens premier du terme, sortir de ses pensées… DVD Wild side vidéo qui édite 6 films introuvables d’Hideo Gosha. Sortie le 2 avril 2008.

 

Notre note

3 out of 5 stars (3 / 5)

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Posted by:

Camille Marty-Musso
Créateur et responsable éditorial du site www.cinemaniac.fr, en ligne depuis janvier 2006.

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