Nuit Kalatozov sur Ciné+ Classic début octobre : 2 films +1 doc inédit « L’Ouragan Kalatozov »

diffusion Ciné+ Classic lundi 3 octobre 2011
     

J’ai été particulièrement émue par « L’Ouragan Kalatozov », documentaire sur la vie et l’oeuvre du cinéaste russe Mikhaïl Kalatozov que je connaissais à peine ou plutôt par l’entremise de son film le plus connu, palme d’or au festival de Cannes en 1958, « Quand passent les cigognes ». Ce sont des films comme cela qu’on a besoin de voir pour se ressourcer au vrai cinéma quand les aléats du blog font qu’on dérive parfois à aller voir un peu tout et n’importe quoi (voir à ce propos l’article du blogueur Rob Gordon qui explique pourquoi il ferme son blog, un des meilleurs blogs ciné, ce qui donne à réfléchir…) pour des raisons n’ayant souvent plus rien à voir avec la passion du cinéma… C’est vrai que presque 6 ans de blogging m’ont fait découvrir des films et des pistes cinéma vers lesquels je ne serais pas allée naturellement mais une tendance se dessine, que j’ai déjà amorcée en développant ma rubrique TV (et Séries) qui me donne l’occasion de (re)voir des classiques, de faire des découvertes, à l’occasion de leur programmation : recentrer mon blog ici présent au maximum sur le cinéma, le vrai, et ce documentaire « L’Ouragan Kalatozov » tombe à pic! j’en sors et je voudrais tout voir de ce réalisateur!, tous les films cités, passés en extraits, comme ce film muet de 1930 tellement moderne, ces gros plans, ces visages, ce mouvement, ce flou du tireur en train de viser, c’est déjà aujourd’hui : « Le Sel de Svanetie », premier film de Mikhaïl Kalatozov tourné dans sa Georgie natale.

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Le documentaire débute par le tournage de « Soy Cuba » en 1963, un film de propagande que détourne Mikhaïl Kalatozov mais un film énorme, un cinéma dit « monumentaliste », un des plus gros budgets de l’histoire du cinéma avec parfois pour ceraines scènes 5000 figurants. Au final, d’après les experts, ce qui devait être un film « Castriste » sera plutôt un film « Guevariste ». Car, malgré lui, Mikhaïl Kalatozov est le personnage officiel du cinéma soviétique, on le nomme ministre délégué au cinéma rataché à la culture, une manière élégante de le mettre au placard après quelques films qui dérangent comme « Un Clou dans la botte » (1931) dont le documentaire passe des extraits, l’histoire d’un soldat qui ne peut achever sa mission d’alerte pour cause de mauvaises chaussures, c’est stupéfiant pour l’époque, comme le dit très bien un expert cinéma, on a affaire à un « torrent d’images » des objets et gestes de la guerre, des accélérations, très très moderne, novateur.
Si le cinéaste, devenu haut fonctionnaire, reste au ministère malgré des tentatives de démission, c’est avec des projets dans la tête, celui de faire en 1958 « Quand passent les cigognes ». Le réalisateur Mikhaïl Kalatozov aime les films de héros, les films montrant des hommes en prise avec la nature telle « La Tente rouge » (« La Tenda rossa ») (1970), cette coproduction soviético-italienne avec Claudia Cardinale, Peter Finch, Sean Connery sur l’expédition Nobile au Pôle nord et la chute du dirigeable « Italia » en mai 1928 (les survivants passèrent des semaines dans une tente rouge). Au début des années 40, Mikhaïl Kalatozov se rend à Hollywood, il y rencontre Chaplin, Disney, écrira plus tard le livre « Les Visages d’Hollywood » (1949), rapporte en Russie « Citizen Kane » d’Orson Welles ; en fait, il est allé aux USA en tant que réalisateur mais surtout d’agent de renseignement afin d’enquêter sur l’industrie du cinéma à Hollywood, écrire des rapports. Après la guerre, il réalise pour Staline un film de propagande « Le Complot des condamnés » (1950). Khrouchtchev au pouvoir (Staline meurt en 1953), il réalise « 3 friends » (1955), « Le Premier convoi » (1955/1956), « Quand passent les cigognes » (1958), « La Ballade du soldat » (1959), « La Lettre inachevée » (1960), l’histoire d’un gemmologue dans les mines de diamants en Sibérie (toujours le combat de l’homme contre la nature), un film expérimental, un échec commercial mais considéré comme un des ses trois meilleurs films.Le documentaire passe par Moscou, Tbilissi, La Havane, Paris, hier et aujourd’hui, retrouvant quelques témoins qui ont connu, travaillé avec Mikhaïl Kalatozov. Ses petit-enfants témoignent comme un de ses petit-fils réalisateur aussi. Le chef-opérateur de Mikhaïl Kalatozov, Sergueï Ouroussevski, qu’il retrouva pour « Soy Cuba », semble aussi célèbre que lui en Russie. C’est à des réalisateurs comme Scorsese et Coppola qu’on doit que « Soy Cuba » ait été sauvé de l’oubli. Mikhaïl Kalatozov a influencé des générations de cinéastes, notamment Tarkoski et Otar Iosseliani, cinéaste géorgien comme lui.

Le samedi 3 octobre, Ciné+ Classic programme une nuit

Kalatozov avec deux films dont la Palme d’or 1958 et le documentaire « L’Ouragan Kalatozov ».

 

Diffusion
Ciné+ Classic
Nuit KALATOZOV
samedi 3 octobre 2011
« Quand passent les cigognes » (1958) à 20h40

 

« L’Ouragan Kalatozov » (2011) à 22h10
doc inédit de Patrick Cazals

« Soy Cuba » (1964) à 23h25


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Posted by:

Camille Marty-Musso
Créateur et responsable éditorial du site www.cinemaniac.fr, en ligne depuis janvier 2006.

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