« Pas si normales activités » : tout sur les « Found footage movies » (doc)

TPS Star, soirée angoisse vendredi 28 janvier à partir de 20h40
A l’occasion de la programmation d’une soirée angoisse sur TPS Star, avec la diffusion de trois films emblématiques du « found footage », « Le projet Blair witch », « REC » et « Paranormal activity », la chaîne a envoyé son reporter Didier Allouch faire le point sur ce nouveau cinéma d’épouvante. Pourquoi et comment ça marche? 


Les films en « found footage » (en images retrouvées) sont la nouvelle manière, à la fois cheap et lucrative en terme de profits, de faire des films d’horreur, le principe : raconter l’histoire en caméra subjective, une chronique à la première personne. Pas de point de vue du réalisateur, pas de narration classique, on fabrique un faux reportage, caméra à l’épaule ou caméra cachée. « Images retrouvées » car les cassettes de l’événement sont censées avoir été retrouvées après les faits. Cassettes présentées alors au public quasiment sans montage afin que le spectateur devienne témoin de ce qu’on lui montre. Objectif : que la fausse réalité fasse le plus vrai possible même au prix qu’on n’y voit pas grand chose, que la caméra tremble ou soit hors champ…
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La naissance du « Found footage movie » a eu lieu en février 1980 dans un cinéma de Rome : le réalisateur italien Ruggero Deodato a inventé, sans le savoir, le système des « images retrouvées » avec le terrifiant « Cannibal holocaust ». Pitch : une équipe de documentaristes disparait en Amazonie, un anthropologue part à leur recherche, six mois plus tard, il ne retrouve que les films qu’ils ont tourné, les trois aventuriers  ayant été dévorés par une tribu cannibale.
 


Il faut attendre 1999 aux USA pour le vrai départ du genre : la première projection du « Projet Blair Witch » réalisé par deux étudiants (Eduardo Sanchez et Daniel Myrick) et sa présentation à Sundance. Grande première côté promo, le film, faute de moyens, ne fera pas de campagne de pub classique mais uniquement du buzz sur internet en laissant entendre qu’il s’agit d’une histoire vraie. Pitch : en 1994, trois étudiants en cinéma disparaissent dans les bois en tournant un documentaire… Plus tard, « 
Le Projet Blair Witch 2″ , film d’horreur assez classique tournant le dos au Found footage, sera un échec. Leçon que retiendra le réalisateur de « Paranormal activity » qui fera le volet 2 exactement dans le même veine.Dans l’intervalle , Romero va s’intéresser au Found footage  avec « Diary of the dead », à la nuance près qu’il en profite pour y intégrer un message avec le procès des nouveaux médias. Paramount s’y met avec « Cloverfiled », c’est le seul cas de gros budget en dehors du circuit ciné indépendant, JJ Abrams, producteur, dit qu’il voulait aborder le film de monstres autrement : donner au spectateur l’impression d' »y être » et non pas simplement de regarder.

« Paranormal activity » est produit pour une somme dérisoire par Oren Peli qui n’avait jamais vu une caméra de sa vie. Pitch : pour prouver à sa petite amie que leur maison n’est pas hantée, un homme décide de filmer leur nuit avec sa propre caméra. Pour le nouveau réalisateur Oren Peli, une semaine de tournage chez lui mais ensuite un an de montage. Paramount distribue le film grâce à la réaction des spectateurs à une projo test et fait ensuite  la promo du film en montrant les images, non pas du film, mais de la réaction du public.. « Paranormal activity 2 » prend soin de conserver les mêmes recettes et ne fait aucune projection test, décidant garde le secret, les fans le découvrent en salles… Le succès est au rendez-vous.

A l’international, on en veut aussi : « Tokyo nights » , version japonaise de « Paranormal activity », « Vampires » en Belgique, « The Troll hunter » en Norvège, « REC » en Espagne de Jaume Balagero et Paco Plaza. « REC » est considéré comme le meilleur film du genre avec une vraie mise en scène vaguement inspirée du jeu vidéo. Pitch : une caméra est embarquée avec une brigade de pompiers qui intervient dans un vieil immeuble de Barcelone, une intervention qui tourne au cauchemar. « REC 2 », deux ans plus tard, obtient la même audience.

Lors d’un reportage au Canada sur le tournage de « 388 Arletta St », Found footage movie sur un serial killer, on voit ce qui est sûrement la chose la plus frappante du doc : la façon de réaliser un film de Found footage est le miroir du film, la mise en condition serait donc en amont : les caméras sont cachées dans la maison décor du film, l’équipe du film gère tout depuis un camion dans la rue, les acteurs sont seuls entre eux, un peu genre téléréalité.

 

     

 

diffusion : Soirée angoisse le vendredi 28 janvier 2011 sur TPS Star :
20h40 « Le projet Blair Witch » (1999) d’
Eduardo Sanchez et Daniel Myrick
22h00 – « REC » (2007) de Jaume Balagero et Paco Plaza
23h15 – Doc « Pas si normales activités »
23h40 « Paranormal activity »
(2009) d’Oren Peli

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Posted by:

Camille Marty-Musso
Créateur et responsable éditorial du site www.cinemaniac.fr, en ligne depuis janvier 2006.

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