«Profession Magliari» («I Magliari») : les immigrés

Francesco Rosi, 1959

Pitch

Mario, immigré italien en Allemagne, au chômage, s’était résigné à rentrer au pays quand il rencontre Totonne…

Notes

Mario Balducci (Renato Salvatori), immigré Toscan en Allemagne, travaille dans une mine à Hanovre. Son contrat pas renouvelé, Mario, au chômage, est sur point de rentrer, résigné, en Italie ; il erre dans les rues quand il aperçoit la vitrine lumineuse d’une pizzeria chic «La Bella Napoli». Mal fagoté, on l’installe dans un coin du restaurant malgré ses protestations. Un certain Totonne (génial Alberto Sordi) qui, bien qu’originaire de Rome, traficote avec un groupe de Napolitains, invite alors Mario à leur table. Tous sont attablés quand, soudain, la police débarque. Totonne subtilise alors le passeport de Mario pour échapper à la police. Le lui rend ensuite et lui propose un travail lucratif qui consiste à faire du porte à porte pour vendre, à des tarifs exorbitants, tissus et tapis achetés à bas prix. La technique de vente que Totonne enseigne à Mario, exercices à l’appui, est l’occasion d’un désopilant Alberto Sordi show. Mais Sordi ne joue pas que sur le registre de la comédie, on lui découvre ici furtivement un regard parfois étonnamment sérieux sur les choses de la vie.

Malheureux de gagner de l’argent sans faire grand chose, ignorant qu’il s’agit d’escroqueries, Mario, naïf, honnête et buté, qui préférerait être payé pour un VRAI travail, est déprimé. Pour lui remonter le moral, Totonne l’emmène dans une boîte de strip-tease… Fasciné par ces corps féminins à moitié nus, Mario finit sa nuit en bonne compagnie.

Plus tard, Mario s’affole, Totonne a disparu… Il le retrouve au «Copacabana», un restaurant appartenant à un riche Allemand, Herr Mayer, à qui Totonne fait ses courbettes. Le groupe décide de déménager pour faire des «affaires» à Hambourg. Totonne y emmène Mario. Mais, très vite, un problème se pose : Mario est tombé amoureux de Gilda Meyer, l’épouse du patron, une femme pas farouche à qui il ne déplaît pas. Elle l’emmène dans les quartiers pauvres de Hambourg où elle a passé son enfance… Ils ont des points communs…

Premier film de Francesco Rosi, réalisé en 1959, la photo est expressionniste, la dimension sociale mâtinée de l’analyse sociétale sans âpreté d’un microcosme (ici un groupe d’Italiens expatrié en Allemagne) que sa verve transalpine rend sympathique malgré son amoralité. On est loin de la virulence et du style corrosif des films ultérieurs de Rosi qui ont assis sa réputation de cinéaste engagé politiquement et socialement : «Main basse sur la ville» (1963), «L’Affaire Mattei» (1971), voire «Oublier Palerme» (1989).

Malgré les quelques imperfections du film, et, bien qu’on puisse le considérer comme une œuvre mineure dans la filmographie de Rosi, ce petit film est un grand film. Un grand moment de tragi-comédie à l’italienne et on ne boude pas son plaisir.

Et aussi

Profession Magliari

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Notre note

4 out of 5 stars (4 / 5)

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Posted by:

Camille Marty-Musso
Créateur et responsable éditorial du site www.cinemaniac.fr, en ligne depuis janvier 2006.

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