Soirée David Bailey, le photographe star du Swinging London et modèle de « Blow up »

Diffusion CinéCinéma Club le 27 avril 2011
  

On peut considérer le photographe anglais David Bailey comme une des figures  majeures de la contre-culture des années 60, célèbre pour ses clichés de mode pour « Vogue », ses photos des Stones, pour avoir épousé Catherine Deneuve en 1965 et servi de modèle à Antonioni pour créer son personnage de photographe interprété par David Hemmings dans « Blow up ». CinéCinéma Club lui rend hommage le 27 avril avec une soirée spéciale : « Blow up » en première partie, un doc inédit  sur Bailey en seconde partie de soirée.

« David Bailey, four beats to the bar and no cheating »Photographe star du Swinging London, passé à la postérité pour avoir inspiré le héros de « Blow up » d’Antonioni, à 73 ans, l’homme est revenu de tout. Lassé par l’univers des stars qui lui ont ouvert très jeune les portes du succès, Bailey, que l’ennui menace à chaque instant de sa vie, a fait le tour du monde depuis les années 70 pour prendre des photos différentes, parfois engagées, en Inde, au Brésil, en Afrique, mais aussi il peint et sculpte dans son atelier de Londres, dans sa maison de campagne du Devon, crée des compositions avec des crânes et des fleurs séchées, affirme que la photographie, de toute façon, traite de la mort. Mais le fil conducteur des photos de DB ce sont les femmes, les femmes les plus belles possibles, son épouse actuelle, très belle, beaucoup plus jeune que lui, est aussi son modèle, sa muse, comme toutes les femmes de sa vie.
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David Hemmings et Vanessa Regrave dans « Blow up »

Au début des années 60, David Bailey, originaire de l’ancien quartier ouvrier de l’East end à Londres, auquel il fait souvent référence, enfant pendant la seconde guerre mondiale, est assistant pendant un an de John French, photographe de mode, puis propulsé photographe de « Vogue » à 20 ans. « Vogue » dont il pense qu’ils étaient intéressés d’engager un prolétaire comme lui dans cet univers si chic. Des témoignages disent qu’il était alors irrévérencieux, vulgaire, ne pensant qu’à coucher avec ses modèles. Années 60, émergence de la mode, d’un pouvoir d’achat tout neuf en Angleterre pour un marché de fringues, DB découvre et lance un mannequin dont on imagine mal aujourd’hui à quel point elle était célèbre à l’époque, un top model avant l’heure (on disait une cover-girl) : la magnifique Jean Shrimpton (surnommée « The Shrimp ») de qui il partage la vie. (Pour l’anecdote, sa soeur, Chrissie Shrimpton, était la première fiancée de Mick Jagger, il la laissera tomber pour  Marianne Faithfull.) En 1965, David Bailey épouse Catherine Deneuve qu’il a rencontrée lorsqu’elle tournait « Répulsion à Londres » sous la direction de Polanski, ce dernier lui avait demandé de la prendre en photo. Un mariage hâtif qui sera d’ailleurs le seul de Deneuve, elle a sa soeur pour témoin, Bailey a  choisi son ami Mick Jagger. Dans ce documentaire, elle dit une chose touchante : que David Bailey a compté car il est le dernier homme dont elle a partagé la vie à avoir connu sa soeur Françoise Dorléac, morte tragiquement en 1967, avec qui il était très ami.


Jean Shrimpton, photo David Bailey


Le documentaire inédit programmé dans le cadre de la soirée Bailey est un peu plat, beaucoup d’interviews de l’artiste aujourd’hui et pas assez de photos et de documents de l’époque magique du Swinging London. Autre problème, on ne dit pas le nom des célébrités photographiées que tout le monde ne reconnaîtra pas tant ils sont jeunes sur ces photos : Mick Jagger, Brian Jones, Keith Richards, Marianne Faithfull, Andy Warhol, John Lennon, Twiggy, Patti Smith, Jack Nicholson, Angelica Huston, seuls sont cités Cecil Beaton, de qui DB a pris la suite, en quelque sorte, Diana Vreeland, grande prêtresse du « Vogue » américain, Truman Capote, Romy Schneider.


Marianne Faithfull, photo David Bailey

En revanche, ce que dit Bailey de ses photos les définissent assez bien : ce n’est pas la photo qui l’intéresse mais l’histoire qu’elle raconte, il cherche à capturer la personnalité du modèle comme un vampire, à
faire une photo d’identité sophistiquée. Il dit aussi qu’il se méfie du style, qu’il refuse d’avoir un style, dans la mesure du possible, et cherche à rendre les choses minimales sur ses photos. Ses références : Nadar, une photo de Cartier-Bresson, l’univers d’André Breton, Picasso. Le titre du documentaire « Des mesures à quatre temps et pas de triche » est une phrase de Count Basie sur le jazz, la musique qu’il préfère, qu’il aimerait voit s’appliquer à ses photos. Raconter une histoire dans ses photos est le credo de Bailey qui a toujours été attiré par le cinéma, il  a eu le projet (avorté) de réaliser « Orange mécanique » avec les Stones, il a réalisé des court-métrages comme « GG passion » en 1966, « Bailey on Beaton » en 1970, deux films dont on voit des extraits dans le documentaire. David Bailey aime les oiseaux, ses photos montrent souvent des personnages qui semblent s’envoler. Comme l’époque enfuie qui l’a rendu si célèbre. 


Catherine Deneuve et David Bailey, 1965

 

Soirée David Bailey
Diffusion CinéCinéma Club le 27 avril 2011

20h40 « Blow up » (1967) d’Antonioni

22h25 « David Bailey, four beats to the bar and no cheating » (2010) de Jérôme de Missolz

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Posted by:

Camille Marty-Musso
Créateur et responsable éditorial du site www.cinemaniac.fr, en ligne depuis janvier 2006.

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