« Picnic »+ »Middle of the night » (« Au Milieu de la nuit ») + « L’Ange pervers » : 100% Kim Novak sur TCM
Lancée pour concurrencer Marilyn Monroe, le vrai prénom de Kim Novak était Marilyn… TCM ayant eu l’excellente idée d’une intégrale Kim Novak avec un film tous les soirs de novembre, voire deux, tard dans la soirée, j’ai pu en voir trois à ce jour : le célèbre « Picnic », « Of human bondage « (« L’Ange pervers »), film assez connu, déjà diffusé de temps en temps sur le câble, et « Middle of the night »(« Au Milieu de la nuit »), film plus rare, très sombre. Ces trois films sont des mélodrames où Kim Novak est emmurée dans un personnage de jolie femme qui souffre qu’on ne voit pas autre chose chez elle qu’un objet du désir.
« Picnic » (1955) de Joshua Logan

Pitch.
Un ancien champion du collège revient dans sa ville natale après avoir raté sa vie. Mais son pouvoir de séduction est intact…
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Un homme séduisant et cassé revient dans sa ville natale : ancien champion de football, étudiant raté, ayant vaguement tenté une carrière d’acteur à Hollywood, Hal Carter revient avec une seule carte en poche : son ami Alan Benson dont le père possède un pool industriel. Il débarque chez Mrs Potts, vieille dame charmante dont les voisines sont Flo Owens et ses deux filles : la ravissante Madge et sa soeur cadette Millie, l’intellectuelle. Ayant tombé la chemise pour faire quelques travaux de jardinage chez Mrs Potts, Hal Carter va faire tourner toutes les têtes.

Ce mélodrame cruel avec ses personnages portant les stigmates de leurs blessures intérieures n’est pas sans rappeler Tennessee Williams bien qu’il s’agisse de l’adaptation d’une pièce de Inge. La relation entre Hal Carter et Alan Benson, ce dernier restant fasciné par l’image de l’ancien champion séducteur du collège, alors qu’il a hérité de l’usine de son père et que l’autre n’a rien, n’est pas sans rappeler le fantôme de l’ami de Paul Newman pour lequel il avait une passion trouble dans « Une Chatte sur un toit brûlant » avec cette femme centrale entre les deux hommes (Liz Taylor s’appelle Maggie et ici Kim Novak s’appelle Madge). Comme dans les mélodrames de Douglas Sirk, auquel le film fait également penser, on a un faux happy end où on imagine bien ce que sera la vie de Madge en allant rejoindre Hal, instable, qui, de surcroît, n’a pas les moyens de subvenir aux besoins d’une famille.
Joshua Logan réalisera l’année suivante « Bus stop » (1956) avec Marilyn Monroe. Outre ce récit très audacieux pour l’époque, le casting ne laisse pas de marbre : Kim Novak belle comme le jour avec une longue chevelure blond-roux (ce blond presque roux clair des premières photos couleur) qu’elle coiffe inlassablement en ouverture du film, Rosalind Russel au jeu plus qu’outré mais correspondant au personnage, William Holden magnifique et crédible, on comprend que ce film soit un classique du mélo outre-atlantique.
« Middle of the night » (« Au Milieu de la nuit ») (1959) de Delbert Mann

Un sexagénaire, veuf depuis peu, s’éprend d’une jeune femme ravissante qui a 33 ans de moins que lui…Engagée comme secrétaire dans une société de confection, Betty, une jeune divorcée de 24 ans supporte très mal son statut, prise d’un malaise, elle demande à rentrer chez elle. Venu lui apporter des dossiers, son patron, Jerry, 57 ans, ému par sa détresse, tente de l’aider en l’écoutant, puis tombe amoureux d’elle. Pressé par sa famille de ne pas rester seul, Jerry, workaholic, veuf depuis deux ans, a une vague liaison avec une des ses employées qui lui dit au téléphone qu’elle va en épouser un autre. Dans une scène étonnante pour l’époque, sa fille vient lui parler frontalement des ses besoins sexuels non assouvis. L’idée fait son chemin…

Le personnage de Kim Novak (Betty), encore une fois dans le rôle d’une femme souffrant d’être réduite à ses signes extérieurs de séduction, est assez opaque, fragile, inachevé, si on n’affiche pas franchement qu’elle est dépressive, on tourne autour et on aurait pu en tirer un meilleur parti mais le réalisateur s’obstinant à faire une love story en mettant tous les obstacles de son côté, on aborde le sujet de la personnalité névrosée de la jeune femme ou trop ou pas assez.A la fois constat pessimiste sur les possibilités d’être aimé à 57 ans par une femme de 24 ans et histoire d’amour coûte que coûte pour ne pas flinguer totalement le moral du spectateur (et des producteurs?), on a au final un film très sombre avec des personnages torturés, dont l’issue heureuse in extremis ne colle pas du tout avec l’ensemble.
« Of human bondage (« L’ange pervers ») (1964) de Ken Hugues

Un étudiant en médecine tombe amoureux d’une serveuse qui va l’obséder toute sa vie.A Londres en 1910 Philip, handicapé d’un pied-bot, tombe amoureux fou de Mildred, serveuse dans un pub. La jeune femme devient sa maîtresse, attirée par ses bonnes manières, mais, volage, égoïste, cruelle, elle ne tarde pas à le tromper et refuse de l’épouser. L’étudiant en médecine est alors à deux doigts de rater des examens.Philip devenu médecin, Mildred va gâcher son existence, ré-apparaissant chaque fois qu’il tente de refaire sa vie, enceinte d’un inconnu, le trompant avec son meilleur ami, etc… Philip finira par l’assister sur son lit de mort, Mildred devenue prostituée bas de gamme au dernier stade de la syphilis. Adapté d’un roman de Somerset Maugham, le film est dans le style rétro du livre et Kim Novak élargit sa palette d’interprète avec un personnage qui évolue au fil du récit de la garce absolue à la femme fragile devenue elle-même une victime.

Lire aussi la critic du fameux « The Legend of Lylah care « (« Le Démon des femmes » d’Aldrich avec Kim Novak...
Diffusion :
Intégrale Kim Novak sur TCM tous les soirs de novembre 2011
Notre note
(4 / 5)
(2 / 5)
(3 / 5)
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