«La Marie du port» : le démon de midi

Marcel Carné, 1950

Pitch

Le riche patron d’une brasserie accompagne sa maîtresse aux obsèques de son père et s’éprend de sa sœur cadette.

Notes

1949, à Port-en-Bessin, sur la côte normande, on enterre le pêcheur Jules Le Flem. Dans un café, un homme attend sa maîtresse, Odile (Blanchette Brunoy), qu’il a accompagnée aux obsèques de son père. Cet homme seul est Henri Chatelard (Jean Gabin), opulent propriétaire de la grande brasserie Le Central et d’un cinéma à Cherbourg. Les jeunes enfants du défunt sont confiés aux oncles et tantes sauf Marie, l’aînée, effrontée, qui a décidé de rester à Port-en-Bessin où elle a trouvé une place au Café du Port. Si Henri Chatelard s’est lassé d’Odile, femme douce et indolente, il a craqué, au premier regard, pour sa petite sœur, Marie (Nicole Courcelles), forte tête, qui a un petit ami qu’elle rudoie, Marcel Viaud, artisan coiffeur, fils du père Viaud (Julien Carette), un pêcheur alcoolique. Quand on vend le bateau de ce dernier aux enchères, Chatelard l’achète, une occasion de revenir souvent à Port-en Bessin…

Adapté d’un roman de Simenon, c’est un film sombre tourné en pleine lumière. Une luminosité plombée par le sujet et la noirceur insidieuse de ses personnages. Une ville de province aux rues désertes avec ses habitants, en pointillé, femmes de noir vêtues, cancanant, hommes portés sur la bouteille, allant et venant au Café du Port. Seul le port est un peu vivant et ses marins heureux. 

Les personnages principaux sont veules, peu sympathiques. Jean Gabin interprète Chatelard, mâle dominant, jouisseur et cynique, qui n’a pas l’habitude que les femmes lui résistent. Mais la guerre est passée par là : Gabin n’a plus le physique avantageux de  «Quai ses brumes», amaigri, la mine fatiguée, les cheveux blanchis, il n’a pas encore trouvé les rôles de la maturité de la seconde partie de sa carrière et son jeu est inégal. 

Le rôle de Marie, destinée à Anouk Aimée, fut attribué à une Nicole Courcel débutante, glaçante, dans le rôle d’une ambitieuse, calculatrice, au cœur sec et idées claires. Marie ne veut pas être la maîtresse de Chatelard (comme sa sœur, Odile) mais son épouse car il est un parti bien trop intéressant pour n’être qu’un amant. Et pour cela, elle va jouer avec Chatelard jusqu’à le rendre fou de désir ; comprenant que c’est le seul moyen de la posséder, le quinquagénaire finira par accepter les noces, in fine. 

Ce film de Marcel Carné, pas le plus brillant de sa filmographie, vaut néanmoins qu’on s’y arrête pour l’ambiance Simenon, pour observer le cinéma de l’immédiat après-guerre et la difficile transition vers un autre cinéma, d’autres premiers rôles. 

Et aussi

La Marie du port

La Marie du port

La Marie du port

Diffusion

«La Marie du port»

Diffusion FRANCE 3 TV

Dans le cadre du Cinéma de Minuit

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en DVD à un prix raisonnable

Notre note

3.5 out of 5 stars (3,5 / 5)

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Posted by:

Camille Marty-Musso
Créateur et responsable éditorial du site www.cinemaniac.fr, en ligne depuis janvier 2006.

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