Luca Argentero dans Lezioni di cioccolato : leçon de séduction

 
Bien que mon festival ait plutôt mal ou pas commencé hier avec les manifs, la circulation et les métros fermés dans mon quartier, j’ai reporté ma visite à aujourd’hui vendredi comptant enchaîner toutes les séances de la journée. A 15h, l’Espace Cardin fermé, quand on ouvre les portes, impossible de retrouver mon Pass ni mon nom sur la liste, cependant, on me laisse passer pour le premier film… Le petit problème, c’est qu’après la projection de « Lezioni di cioccolato », je suis incapable de renoncer au petit débat avec le sublissime Luca Argentero, résultat, quand je remonte les escaliers jusqu’au guichet pour récupérer mon Pass, le temps de fumer une cigarette sous la pluie et de dire au revoir à une cousine qui a partagé ce moment de grâce Argenterique, les hôtesses me refoulent, la séance suivante (avec le film en compétition « Il Resto della notte ») a commencé, plus personne ne rentre dans la salle, je n’ai qu’à le rattraper (le film raté) à 22h samedi soir… Malgré la déception, j’ai profité par le plus grand des hasards du meilleur moment de la journée, le soleil Luca Argentero…  Quand on pense à certains de nos acteurs hexagonaux qui se la jouent stars inacessibles (genre le petit génie national Guillaume Canet) et quand on voit en comparaison un vrai séducteur qui, lui, l’ignore, Luca Argentero, non seulement beau et radieux comme dans l’Olympe, débordant de charme, mais surtout complètement naturel, souriant, sympa, proche du public, on serait tenté de déménager de l’autre côté des Alpes, Sarko ou Berlusconi, de toute façon, c’est blanc bonnet et bonnet bianco…

 

     
Luca Argentero après la projection de « Lezioni di cioccolato » 

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Je m’en vais donc errer seule dans les couloirs l’âme en peine… (je viens de lire la biographie de Françoise Hardy)…  retour au bar désert, puisque tout le monde regarde le film, en attendant « Touche pas à la femme blanche » de Ferreri programmé à 20h dans la petite salle.  Rebelote! depuis que j’avais imprimé les horaires, des petites modif ont fait jour sur le beau petit dépliant en papier glacé logoté : pas plus de Ferreri que de femme blanche mais le documentaire sur Beaubourg de Rosselini qui ne me tente pas… A la même heure, dans la grande salle à 20h, on repasse le film d’ouverture « La Giusta distanza », le seul que j’ai déjà vu… J’abdique, direction métro Concorde, ciao Luca, ça valait le déplacement, même sans le film, je serai venue!  Bon, demain est un autre jour… italien ou russe… car le festival du cinéma russe  « Regards de Russie 2008 » se déroule exactement aux même dates au cinéma Reflet Médicis.

 

       
           
A noter le changement de programme demain samedi 15 novembre à l’Espace Pierre Cardin : le film  « Tutta la vita davanti » sera projeté à samedi 15 novembre à 13h45 au lieu de dimanche 16 novembre à 20h : à sa place, le film en compétition  « Lascia perdere Johnny! » (initialement programmé samedi 15).
 

Mattia, jeune loup arriviste, promoteur immobilier géomètre, indifférent à tout ce qui ne rapporte pas d’argent, va prendre une leçon de vie quand Kamel, un de ses ouvriers, à qui il a refusé un échaffaudage réglementaire pour monter sur le toit, va lui faire un chantage particulier : après l’accident où il est tombé du toit, Kamel ne le dénoncera pas à la police si Mattia accepte d’aller prendre des cours de chocolat à la fabrique Perugina à sa place… Explication : l’ouvrier égyptien, qui s’est inscrit au concours, a désormais les deux bras dans le plâtre et ne peut pas y aller lui-même… Quant à l’argent que lui propose Mattia, il n’en veut pas, c’est à prendre ou à laisser…Leçon de chocolat, de vie et de culture, Mattia qu’on découvre en costume, Blackberry et petit catogan, va se déguiser en ouvrier du bâtiment comme va le lui ordonner Kamel devenu à présent chef des opérations, car plus qu’un petit service, c’est également une revanche que Kamel demande à Mattia. Soudain, le play-boy qui fréquentait les beaux restaurants prend conscience de la précarité de la vie de Kamel dont il est en partie la cause pour le payer une misère. Immergé dans une culture dont il ignore tout, il apprend, contraint et forcé, l’hospitalité et la solidarité. Mais aussi le mensonge qu’il a toujours pratiqué change d’objectif : au lieu de rouler ses clients, tel ce professeur de médecine spécialisé dans le chocolat avec qui il joue au golf depuis deux ans pour lui soutirer un marché, Mattia va mentir à présent pour la bonne cause ou presque : en classe de chocolat préparatrice au concours, il est devenu Kamel, l’ouvrier egyptien exploité à qui on demande de traduire les recettes de son pays… L’occasion d’enchaîner les gags et comiques de situation où Mattia/Kamel est obligé de supplier Kamel de l’aider, passant ses journées aux cours, ses nuits à réviser etce qu’il en reste à redevenir patron de chantiers, à choisir des matériaux défectueux pour faire baisser les coûts.

Bien entendu, cette comédie à l’italienne possède son histoire d’amour : la plus jolie élève du cours de chocolat craque pour le beau ténébreux qui s’exprime à mots comptés, ce qui donne l’occasion de brosser un portrait de jeune femme moderne, pétrie de raisonnements psy pour tout et son contraire, féministe, altruiste, droit de l’hommiste mais finalement emmerdeuse. Si le sujet est une fable sur le thème de l’habit fait le moine, c’est surtout une manière comique d’aborder un sujet sérieux : la condition des travailleurs immigrés en Italie et l’indifférence des autochtones à la vie et aux coutumes d’individus qu’ils tolèrent sur leur terre tout en les considérant comme des étrangers compliqués dont ils ne savent rien sauf qu’ils ne boivent pas d’alcool et ne mangent pas de porc. Une amitié naîtra entre Kamel et Mattia pas si différents au fond, chacun polarisé par un objectif commun : la réussite et une manière de l’obtenir : la roublardise avec une nuance : pour Kamel l’argent est un moyen de réaliser ses rêves, pas un objectif en soi comme pour Mattia. Au fur et à mesure du récit, les leçons de chocolat et de vie de Mattia/Kamel vont le transformer et de cette plongée dans la peau d’un autre, Mattia sortira ni Mattia ni Kamel mais un troisième homme plus généreux, moins égoïste, dont l’ambition ne passera plus seulement par l’appât du gain mais par l’amour du travail bien fait…

Gentil, rythmé, drôle, pas néanmoins au niveau de la grande époque de la tragicomédie à l’italienne mais le film est sympa, les acteurs craquants, un poil surjouants pour certains mais ça passe. Un bon moment de détente, sans prétention. On devrait retrouver Luca Argentero dans le prochain film de Michele Placido (« Romanzo criminale »)… sur les années 68. 

horaires et programmation sur le site officiel…

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Posted by:

Camille Marty-Musso
Créateur et responsable éditorial du site www.cinemaniac.fr, en ligne depuis janvier 2006.

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