« The Kids are all right » (« Tout va bien, the kids are all right ») : un étranger dans la famille

focus film Lisa Cholodenko, sortie 6 octobre 2010

Pitch

Ayant atteint la majorité, une jeune fille élevée avec son frère par deux mères homosexuelles, veut connaître le donneur de sperme à l'origine de sa conception. Mais l'homme en question va semer la zizanie malgré lui...


Joni, baptisée ainsi en hommage à la chanteuse Joni Mitchell, va fêter ses 18 ans, l’âge d’accéder à son dossier d’adoption. Elevés par Nic et Jules, deux mères homosexuelles, Joni, sur le point de partir à l’université, et Laser, son frère cadet, 15 ans, ont depuis longtemps envie de connaître leur géniteur biologique, soit le donneur de la banque de sperme à la laquelle ont fait appel les deux femmes en 1991 et 1993. Paul, qui n’y pensait plus, reçoit un appel de Joni pour le rencontrer, il accepte. Mais Paul, célibataire endurci fort sympathique, ayant réussi dans la restauration, n’a pas la fibre paternelle très développée malgré sa bonne volonté, et, surtout, il marche à la sympathie, la séduction.
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photo UGC

Devenu copain avec Joni et Laser, tout va bien entre Paul et les enfants. Il n’en est pas de même avec le couple Nic et Jules qui a du mal à accepter l’incursion de Paul dans leur famille. Nic, gynécologue, femme énergique, porte la culotte dans le couple qu’elle forme avec Jules, femme-enfant baba-cool, fragile, peu sûre d’elle, architecte sans emploi, ayant à présent des velléités de devenir paysagiste. C’est sur ce point où Nic ne fait pas confiance aux projets de Jules que la situation va déraper… Pour se faire bien voir des deux mères, Paul propose à Jules de l’engager pour refaire son jardin, cette dernière accepte en pensant avoir enfin trouvé un client pour son entreprise. Mais Jules et Paul se plaisent et Nic n’en sait rien… 


photo UGC

Un sujet de société traité sur le ton de la comédie avec son lot de comique de situation, c’est le bon choix car la configuration parentale de deux mères gay élevant deux enfants n’était pas facile à défendre encore aujourd’hui, en cela le film est intelligemment militant. Pourtant, malgré cette liberté apparente, on verra que la fin du film va défendre le modèle familial, les américains étant toujours moralement corrects en toute circonstance… Le couple formé par Nic et Jules est assez stéréotypé s’agissant surtout du personnage d’Annette Bening correspondant bien à l’archétype de la lesbienne hyper-masculine, costume, cheveux très courts, brusquerie, telle qu’on l’imagine vue du pont hétéro. En revanche, la composition de Julianne Moore est assez géniale, très sensible, fausse adulte demeurée mentalement dans les années 70 dont elle porte encore un peu le look, jean, tunique indienne, cheveux longs, prêchant sans cesse la concertation et le dialogue avec ses enfants, dépassée par un peu tous les évènements, qu’on imagine bien ancienne adepte de l’amour libre, un comportement lui revenant naturellement quand elle reste seule avec Paul dans son jardin.

photo UGC

On rit beaucoup en regardant ce film, d’autant plus qu’on l’a vu en avant-première au 36° festival du cinéma américain de Deauville où la programmation était sinistre… Dans l’ensemble, c’est plutôt réussi, hormis quelques gags un peu lourds et la fin si politiquement correcte. Mark Ruffalo dans le rôle difficile de Paul livre une belle prestation et le couple Annette Benning/Julianne Moore fonctionne. Un film qui pourrait bien devenir culte avec le temps…

Notre note

4 out of 5 stars (4 / 5)

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Posted by:

Camille Marty-Musso
Créateur et responsable éditorial du site www.cinemaniac.fr, en ligne depuis janvier 2006.

2 Comments

  1. murex64 -  18 octobre 2015 - 22 h 10 min

    Pourquoi dîtes vous et écrivez gay ??? Avez vous si peur de vous dénommer tel que vous semblez être ? Et ensuite, vous dénoncez l’hypocrisie de la sté ??? Quand à ce film… inutile de …s’étendre… dessus…

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    • Camille Marty -  21 octobre 2015 - 18 h 51 min

      Bonsoir, il y a longtemps que je n’avais pas relu cet article… Que je dise gay ou homosexuel(le), quelle importance, ce sont des synonymes. En revanche, ce n’est pas tant la société que le cinéma américain contemporain à qui je reproche leurs fins de films toujours politiquement correctes et un moralisme sous-jacent (mais c valable pour tous leurs films sauf quelques rares films indépendants). PS. Je ne comprends pas bien votre allusion de ce que je semble être ou pas être, ici, je suis une blogueuse et basta, ni grosse ni maigre, ni homo ni hétéro, ni jeune ni vieille, ni moche ni jolie, etc… Ceci dit, il est vrai qu’on ne peut plus rien dire de nos jours, le langage s’est tellement aseptisé qu’on a toujours peur de blesser les uns ou les autres.

      Répondre

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