Parthenope : portrait d’une sirène

Paolo Sorrentino, sortie 12 mars 2025

Pitch

Portrait en miroir d'une femme des années 50 à nos jours et de la ville de Naples.

Notes

Parmi les nombreuses avant-premières du festival de Deauville, un film m’a éblouie : Parthenope de Paolo Sorrentino, présenté en sélection à Cannes cette année, qui avait divisé la critique sur place ; à Deauville, projeté à une heure incommode, coincée entre deux projections, dont celle, prisée du soir, on n’en a pas parlé…

Le synopsis.

La vie de Parthenope*, 20 ans dans les années 70, des années 50 à nos jours. Une vie sans héroïsme mais éprise de liberté, dans la quête de soi plus que la séduction malgré sa beauté incomparable (Celeste Dalla Porta, actrice de théâtre et mannequin). Un portrait de jeune fille, de femme, un portrait de Naples, de cette femme en devenir, puis adulte, à Naples, la ville natale sublimée du réalisateur, contrastée, gaie ou mélancolique.

*Parthenope, sirène dans la mythologie grecque, est l’éponyme antique de la ville italienne de Naples.

(Parthénos, la vierge, la jeune fille + ope : qui a l’aspect d’une jeune fille.)

 

Parthenope est une somptueuse fresque de la ville de Naples et un portrait d’une femme libre (des années 50 à nos jours), une femme aussi belle que Naples (sa ville natale) dans le regard de Sorrentino. Une beauté insolente qui lui vaudra toutes les facilités dans sa jeunesse (on aborde ici l’injustice de la beauté, don des dieux, jusqu’à ce que la vieillesse reprenne cruellement cet atout majeur aux intéressés, ici, Parthenope âgée est interprétée par Stefania Sandrelli, au charme inchangé, qu’on voit très peu).

Le film s’attarde sur les années 70 et 80 qu’il balaye sur fond des beautés d’un Naples souvent confidentiel (pas encore envahi par le tourisme), avec une délectation partagée par les spectateurs comme moi qui ont connu cette époque. La liberté, l’insouciance, voire l’inconscience de ces années libres, pas encore infiltrées par la peur de tout, des années au présent sans préoccupation réelle de l’avenir, trop lointain pour y penser, le frère de Parthénope qui fumait même dans l’eau en se baignant étant le meilleur exemple de l’ambiance insouciante de cette époque révolue…

Ici, la nostalgie est heureuse, le réalisateur se souvient d’un passé sans doute imparfait devenu dans le souvenir un superbe paradis perdu. Néanmoins, la tragédie de la mort du frère de Parthénope signe la fin de l’insouciance ; malgré sa beauté, Parthénope va errer, trouver un sens à la vie dans ses études, pas très intéressée par les relations amoureuses, plutôt par celles ambiguës qu’elle noue avec son prof d’anthropologie, son mentor, ou avec un drôle d’éclésiastique. Soudain, Parthenope prend sa retraite, la vie est passée comme un rêve imparfait, un long sommeil, cet enterrement progressif et insidieux de la jeunesse n’est alors constaté que rétrospectivement… La fête est finie depuis longtemps et on l’ignorait…

 

Une critique ciné  qui dit tout :

À #cannes2024, Paolo Sorrentino présente un de ses plus beaux films. «Parthenope» fait écho à la légende de la sirène napolitaine pour brosser un somptueux portrait de femme et une ode à Naples sous une forme opératique. La beauté et la solitude magnifiées par la mise en scène. (Philippe Rouyer, Positif)

Après La Main de Dieu (2021) où Paolo Sorrentino racontait le traumatisme de la mort de ses parents, c’est la second film ou le réalisateur fait une déclaration d’amour à Naples, sa ville natale. Malheureusement, ce film n’est disponible que sur Netflix.

Parthenope (image Pathé)

Parthenope (image Pathé)

 

 

 

 

Diffusion

SORTIE DU FILM 12 MARS 2025

PATHE FILMS

Notre note

5 out of 5 stars (5 / 5)

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Posted by:

Camille Marty-Musso
Créateur et responsable éditorial du site www.cinemaniac.fr, en ligne depuis janvier 2006.

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