
« Profanation », adaptation du 2° Jussi Adler-Olsen, passé obsédant

Pitch
20 ans après un fait divers où deux jeunes gens ont été assassinés dans un collège huppé, l'inspecteur Carl Morck rouvre l'enquête, confronté aux riches notables de la région...
Notes
Second volet des « Enquêtes du département V », qu’on a vu naître dans « Miséricorde », « Profanation » est un film plus ambitieux que le précédent. Un soir, l’inspecteur Carl Morck, à présent habilité par son chef à rouvrir de vieilles enquêtes classées, archivées, dans le cadre de ce fameux département V, en vérité confiné un sous-sol où il a pour acolyte un certain Assad et une nouvelle venue, Rose, bombardée secrétaire, tombe sur un vieil homme désespéré qui lui raconte son drame, il le rabroue, le lendemain on retrouve ce dernier suicidé dans sa baignoire avec la photo de ses enfants adolescents.
20 ans auparavant, les enfants de cet homme, deux jumeaux solaires, Thomas et Marie, ont été violentés et tués dans un pensionnat très chic abritant la descendance de l’élite de la nation. L’affaire a été classée. Le film opère le va et vient entre aujourd’hui et l’été 1994 dans cet internat de la haute bourgeoisie. Pendant ce ce temps, une femme, devenue une clocharde, se cache depuis 20 ans, Kimmie, elle faisait partie de la bande des quatre étudiants les plus influents du collège en question. Mais elle a trahi, qui? Carl Morck retrouve un enregistrement de l’époque où une certaine Kirsten tente de prévenir la police à propos d’un crime, mais les propos sont confus… Carl Morck se met en tête de rechercher Kimmie mais il n’est pas le seul à la traquer, très vite, on trouve sa meilleure amie, une prostituée, tuée par une overdose provoquée.
"Profanation",+spectaculaire que "Miséricorde", tendance "Millenium" (tares impunies d'1 sté privilégiée), omniprésence obsédante du passé
— Camille Marty (@Cine_maniac) March 16, 2015
publié le 20 mars 2015
Et aussi
Ici, le scénariste et le réalisateur prennent le parti de traiter le sujet sous l'angle d'une histoire d'amour tragique qui a mal tourné. Dans les années 90, Kimmie était une adolescente en crise détestant sa belle-mère, violente et révoltée. Mais amoureuse jusqu'à l'obsession d'un certain Ditlev, un séduisant élève du collège qui la manipulait, comme lui demander de coucher avec un prof et le faire accuser de viol afin d'éviter une note éliminatoire à l'examen final. Et d'une certaine manière, Ditlev aimait Kimmie qu'il appelait "Princesse". Les élèves de ce collège huppé, sont à présent devenus des notables en vue sauf Kimmie disparue depuis 20 ans. Le second parti pris du scénario de mettre en parallèle la vie de l'inspecteur Carl Morck et celle de Kimmie, le premier, on l'a vu dans "Miséricorde" ayant été mis sur la touche après une bavure, ayant coûté la vie d'un de ses co-équipier et la paraplégie du second, et celle de Kimmie, le premier cherchant à sauver la seconde, à leur offrir à tous les deux une seconde chance, une forme de rédemption, n'est pas dans le roman où il s'agit d'une affaire classée et rouverte par le Département V et point. Moins sombre dans l'image, moins typé "polar Danois", plus grand public que le précédent, "Profanation" est un film ambitieux, audacieux et spectaculaire dans le genre de "Millénium" version US. La description de l'impunité de certaines classes sociales aisées est traitée à égalité avec l'intrigue. Mais l'intrigue est si puissante (d'après Jussi Adler-Olsen qui a frappé fort dans son roman) que le film est captivant de bout en bout malgré qu'il s'agisse ici d'une interprétation plus qu'une adaptation classique ; une extrapolation du roman où il ne s'agissait pas d'un focus sur Romeo et Juliette en enfer comme ici dans le film. Bien entendu, on a aseptisé les personnages secondaires tout comme Assad, petit maigre mystérieux est devenu un grand costaud sympathique dans le film dès "Miséricorde", le personnage de Rose, punk cyclothymique, est lissé, on en fait une gentille secrétaire bouclée et sensible. Je dirais même que la vie interne du Département V qui prend parfois un peu trop de place dans les romans de JAO (les derniers) est ici réduite au minimum vital.Bande annonce
PROFANATION - Bande Annonce VOST - Les Enquêtes... par wildbunch-distribNotre note
(4 / 5)
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