«Dites-lui que je l’aime» : le pardon
Pitch
Clémentine Autain, fille de l'actrice météore Dominique Laffin, morte à 33 ans, raconte son enfance...
Et aussi
C’est le livre le plus personnel de Clémentine Autain à mille lieux de la politique, qui, pour la première fois, assume une douloureuse filiation qu’elle a tue très longtemps : elle est la fille de Dominique Laffin, la merveilleuse actrice météore des années des années 70/80 morte à 33 ans en 1985 d’un arrêt cardiaque imputable à un suicide ou un accident dû à « suicide accidentel » (une surdose de médicaments et d’alcool). Car Dominique Laffin , qui a fait rêver toute une génération, était dans la vie une femme fragile et instable, violente et alcoolique.
Clémentine Autain, qui avait 12 ans à la mort de sa mère, raconte 30 ans plus tard cette femme qu’elle a tant cherché à oublier, le chemin de croix de son enfance, le souvenir traumatisant de cette mère qui lui a essentiellement servi d’anti-modèle pour se construire.
Le titre du livre est celui du film de Claude Miller qui avait fait lancé cette comédienne sans expérience mais libre et audacieuse, un film avec Miou-Miou et Depardieu ; A noter qu’il est considéré que son meilleur film est «La Femme qui pleure» de Jacques Doillon, son compagnon de l'époque. Un film où elle s’est surinvestie et le métier d’actrice est parfois dangereux...
Ce livre est une autobiographie écrite un peu à la manière d’une enfant (ou à hauteur d’enfant pour les passages où l’auteur est enfant) en alternance avec des analyses d’adulte (30 ans plus tard) ; le livre d’une réconciliation posthume où Clémentine Autain accepte de voir et d’entendre les témoignages des proches de sa mère qui affirment tous qu’elle l’aimait à sa manière. Accepte de relire mentalement certains passages de son enfance en dédiabolisant cette femme autodestructrice, croulant sous les dettes (ayant vieilli physiquement très prématurément en seulement dix années à cause des excès de tout), qu’elle a dû, enfant, sans cesse protéger (inversion des rôles), dont elle avait honte, pour laquelle elle s’inquiétait sans cesse ; elle se rend compte, en enquêtant, que Dominique Laffin, sa mère, avait été elle-même une enfant mal aimée par sa propre mère et par la incapable d’être ensuite une bonne mère.
Un livre très court, écrit avec une volonté d’éviter tout pathos : cela donne souvent des descriptions cliniques masquant plus ou moins habilement l’émotion sous-jacente qui déborde.
Diffusion
ÉDITIONS GRASSET
parution le 6 mars 2019
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