US Deauville 2010 polarisé sur la famille, SOS! + l’expérience « Buried »

36° Festival du cinéma américain de Deauville, lundi 6/mardi 7 septembre 2010
    
 Liev Schreiber et Richard Levine lors de l’avant-première d' »Every day » (le comédien joue le rôle du réalisateur dans ce récit autobiographique, les deux hommes ne se ressemblent pas vraiment physiquement mais bon…)

 

L’édition Deauville 2010 serait-elle polarisée par le thème de la famille? Le cinéma indépendant serait-il devenu un vaste cabinet de psychothérapie ou chacun y raconte ses carences en repères familiaux? En compétition, « Winter’s bone » et « Abel, l’absence du père, « Two gates of sleep » celle de la mère, « Welcome to the Rileys » celle de la fille disparue… En avant-première lundi soir, Richard Levine (le scénariste de « Nip/Tuck ») réalisant son premier film « Every day » sur ses emmerdements familiaux : son beau-père un pied dans la tombe, son épouse obsédée par les conflits avec son père, son fils gay qu’il ne comprend pas… En attendant la comédienne Annette Bening (à qui le festival rend hommage) qui va présenter deux films sur la famille « Mother and child » et « The Kids are all right ». Ou encore la comédie introspective « Cyrus » (1h30 de « moi, je ») un homme divorcé, collé à son ex, confronté au fils un peu particulier de celle avec qui il veut refaire sa vie, reformer une famille. 


plage de Deauville le mardi 7 septembre 2010 
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Liev Schreiber

 

Aujourdhui, on a quitté plus ou moins la famille pour un mardi total Irak, le matin,« The Dry land », le thème de l’impossible retour de la guerre, mentalement parlant, sujet déjà traité de nombreuses fois (notamment « Dans la vallée d’Elah » présenté à Deauville en 2007 et « The Messenger », Grand prix Deauville 2009, jamais sorti en salles)  : un soldat rentre chez lui après quatre ans de guerre en Irak ; au bout de moins d’une demi-heure, qui avait déjà vu le soldat traumatisé tenter d’étrangler son épouse lors d’un cauchemar, la mère cancéreuse, c’était le tour du massacre d’une vache dans des abattoirs! Je suis donc sortie de la salle et pris la décision désormais de boycotter tous les films qui représentent les maltraitances faites aux animaux (ça a démarré ce soir, où, comptant reprendre « Winter’s bone », j’y ai renoncé pour cause qu’on y torture un écureuil). Je compte ouvrir une page Facebook dédiée à la défense des animaux au cinéma aussi! Revenons à nos moutons! 

L’après-midi, l’Irak six pieds sous terre avec « Buried », seule vraie proposition cinéma vue à Deauville depuis samedi (mais je ne vois pas tout…) : Un camionneur, civil américain en contrat avec l’armée, est enfermé dans un cercueil enterré profondément sous le sable avec pour unique moyen de communication un téléphone mobile à moitié rechargé. Et son ravisseur lui réclame une rançon! Tout le film se passe dans ce carré plongé dans la pénombre qu’éclaire faiblement la flamme d’un briquet, une barre de néon, la lumière du portable, le réalisateur jouant beaucoup sur le son, les dialogues, ce qui donne paradoxalement un petit côté théâtral « one man show » : l’acteur solitaire (Ryan Reynolds) appelant au secours ou/et parlant au téléphone. Procès au vitriol à la fois de l’administration américaine et de la société de communication.
 

      
                                                                                 Sortie 3 novembre 2010 ; sortie 15 septembre 2010 / America Ferrera présente « The Dry land »

 

Question ambiance sur les Planches, c’est d’un calme monacal, les salles de cinéma sont plutôt remplies dans la journée mais pas de fans puisque pas de stars à guetter devant les hôtels, aux abords du tapis rouge, pas de joyeuse cohue à jouer des coudes pour apercevoir un Brad Pitt, un Kevin Spacey ou autre icône du cinéma américain comme les années précédentes. Les grands hôtels de Deauville, comme le Royal (privatisé les années précédentes) et le Normandy, au lieu de stars, accueillent des congrès en plein festival du film, les temps changent… Comme disait Aimé Jacquet en parlant de l’équipe de France de foot 1998, il n’y a pas de stars, la star c’est l’équipe, et c’en est peut-être fini, à l’heure des séries TV, du star-system individuel… Après Chace Crawford (« Gossip girl ») pour « Twelve » avant-hier, ce matin, c’était la comédienne America Ferrera (« Ugly Betty ») qui signait des autographes pour « The Dry land ».Hormis le WE au cinéma du casino et au Club Morny, il n’y a plus de séances le soir, aucune au CID, ce qui est vraiment dommage car c’était l’occasion de passer des films plus osés, moins grand public vers 23h. Restent les nuits américaines de 22h à 6h du matin au Morny sur le thème de la femme avec des merveilles de la cinémathèque comme « Sabrina », Rebecca », « All about Eve », « Laura » ou dimanche dernier la nuit Gregg Araki. Le WE promet d’être plus fréquenté avec d’abord jeudi soir, la remise du prix littéraire 2010 par un jury présidé par Frédéric Beigbeider et la venue de l’écrivaine Joyce Carol Oates pour « Blonde », un évenement car elle se fait très rare depuis toujours. Ensuite, le samedi avec l’arrivée de Zac Efron pour « Charlie St Cloud » et la clôture, le palmarès, avancés d’un jour par rapport aux habitudes de finir un dimanche.

« Buried » : sortie le 3 novembre 2010
« Welcome to the Rileys » : sortie le 10 novembre 2010
« Cyrus » : sortie le 15 septembre 2010


 

  
le hall du CID au sortir de la projection de »Buried »  cet après-midi / Roxane Mesquida y signe des autographes

 

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Posted by:

Camille Marty-Musso
Créateur et responsable éditorial du site www.cinemaniac.fr, en ligne depuis janvier 2006.

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