
« Lost river », rencontre avec Ryan Gosling et Reda Kateb

Pitch
Dans une ville imaginaire inspirée de Detroit, Billy, mère célibataire, surendettée, se débat pour garder sa maison et protéger ses deux enfants.
Notes
Hier, un avant-goût du festival de Cannes, une file immense (pour avoir la meilleure place) devant le cinéma où avait lieu la projection très privée de « Lost river » de Ryan Gosling, réalisateur, qui ne joue pas dans son film. Puis une rencontre avec cet acteur devenu une icône en un film (« Drive » de NWR l’a propulsé star du jour au lendemain, il avait commencé par « Danny Balint », film à risques et a tourné de nombreux beaux films dont « Half Nelson », « The place beyond the pines », « Secrets and lies » inspiré de l’affaire Robert Durst qui vient de défrayer la chronique avec la série doc HBO où le milliardaire, toujours acquitté, avoue 3 meurtres en direct, mais c une autre histoire, j’en reparlerai).
Il s’agit ici d’un conte maléfique, à visée néanmoins rédemptrice, qui raconte l’histoire d’une famille ou/et l’histoire d’une ville imaginaire « Lost river inspirée clairement de Détroit, symbole déchu du rêve américain devenu un cauchemar, quartiers désertés, maisons délabrées. A ce lieu apocalytique se superpose la famille de Billy (Christina Hendricks), mère célibataire, deux enfants dont son fils aîné, Bones, rebelle, une femme courageuse qui voudrait sauver sa maison dans un quartier où les derniers habitants quittent le navire… Billy, surendettée, va à la banque, le nouveau banquier est un homme pervers qui lui propose un travail dans un cabaret macabre…
"Lost river", très Lynchien avec 1 touche NWR, les chemins de la rédemption engloutissent un peu la narration (eau, feu, sang) #LostRiver
— Camille Marty (@Cine_maniac) April 6, 2015
#LostRiver (pour suivre le LT d’hier)
Et aussi
Les images somptueuses, hermétiques, angoissantes, évoquent immédiatement David Lynch mais aussi le rouge de Nicolas Winding Refn avec qui RG a tourné "Drive" et "Only Gog forgives". Mais toute médaille a son revers, le choix du conte horrifique, onirique, privilégiant l'athmosphère, laisse peu de place à l'objectif de la narration (raconter l'histoire d'une famille, d'une femme qui veut sauver sa maison et ses enfants) et j'ai vu le film deux fois pour être certaine de le comprendre... Car c'est une histoire de rédemption par le feu, l'eau (Ryan Gosling parlera de son traumatisme d'enfant de s'être baigné dans une rivière construite sur un ville engloutie) et le sang de ce cabaret macabre où Billy a accepté de travailler sous la houlette de la star maison (Eva Mendes) : scène terriblement Grand Guignol où Billy arrache un masque de chair laissant place à un masque des muscles hypodermiques, scène claustrophobique où elle étouffe dans un caisson offerte à un client (le banquier)... Immergé sous les métaphores, les symboles, les incendies, la ville engloutie, entre Billy (le gentille) et Bully (le méchant), le film est magnifique mais il se mérite, comme on dit.
Annexe
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photos CINEMANIAC[/caption]
Notre note
(4 / 5)
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