« Marvel renaissance » : Marvel story, un thriller économique (doc)

20 février 2014

Cinetv Camille Marty-Musso

Diffusion, Canal+ 7 mars 2014

Pitch

Naissance, faillite et renaissance des studios Marvel, le combat des "gardiens du temple" face aux financiers de Wall St. En 2000, les super-héros à l'abordage d'Hollywood, depuis, hégémoniques.

Jeudi dernier, j'ai assisté à la présentation chez Canal+ d'un documentaire, "Marvel renaissance" dont je me disais au départ que je n'y connaissais pas grand chose en super-héros mais c'est aussi ce que j'aime dans les invitations autour de mon blog : aborder des "contrées inconnues". Surprise au rendez-vous, ce doc était hyper-passionnant, traité sous l'angle du thriller économique, l'incroyable naissance, chute et renaissance des studios Marvel. Un doc diffusée le 7 mars après le film "Avengers", un des plus gros succès aux box-office mondial.

Notes

« X-men », « Spider-man », « Iron Man », « Batman », « Superman », « Avengers », « Wolverine », les super-héros imaginés par Marvel, échappés de leurs comics-books, pour envahir les écrans du monde entier (depuis les début des années 2000),

Marvel fabriquant rien moins que la mythologie d’aujourd’hui, reviennent de loin, rescapés du naufrage financier de leur éditeur…D’abord, Marvel édite des comics books brassant 5000 personnages, trop de titres, des intrigues souvent trop complexes, c’est touffu, un peu confus pour ceux des lecteurs qui ne suivent pas les parutions depuis le début (plus tard, ils crééront les séries « Ultimate*** »). Virage en 1986, des ouvrages comme « The Darknight » sont plus clairement destinés aux adultes. Au milieu des années 90, Marvel est au bord de la faillite. En 1989, le financier Ronald Perelman, propriétaire notamment de Revlon, rachète Marvel et le fait côter en Bourse. Marvel se marie donc avec Wall St, drôle d’union entre les créatifs, les « gardiens du temple », et les « suits » (hommes en costumes), les financiers… Outre les comics, il y a le département des jouets et les produits dérivés, le tout appartenant à Toybiz dirigé par le seul Avi Arad (longuement interviewé dans le doc, ce passionné a vendu depuis ses parts) qui possède une licence Marvel illimitée, une mine d’or.

*** Ultimate « Spider-man », « Avengers », etc…

« X-Men » (2000) de Bryan Singer après les Comics, les séries TV, les films…

En 1996, Marvell au bord du gouffre est étranglé par une dette de $700 millions. En juin 1997, le milliardaire Ronald Perelman abandonne le navire, remplacé par le déstesté Carl Icahn, un spéculateur sans scrupules (modèle de Gordon Gekko dans « Wall St » d’Oliver Stone). Mais en 1998, le tandem Ike Perlmutter (qui en 1990, a racheté la moitié de Toybiz) et Avi Arad, désormais associés et patrons de la filiale jouets (Toybiz), vont contrer le puissant Carl Icahn. Ils gagneront (tels leurs super-héros) au terme d’un combat titanesque de presque deux ans. Aujourd’hui, Marvel a été racheté, comme Pixar, par Disney en 2007. Ike Perlmutter, toujours PDG de Marvell depuis 2005, ne répond pas aux interviews, n’apparaît jamais en photo.

« Avengers » (photo Canal+)

Et aussi

Bien que Marvel ne prête jamais d'extraits de films, on ne s'en rend pas compte tant le doc, au moyen d'interviews énergiques, d'images de métropoles comme l'univers des comics, de dessins mettant en scène les protagonistes de cette guerre des créatifs contre les financiers, stimule l'imaginaire du spectateur. Belles images, "intrigue" passionnante, ce doc est vraiment une découverte à part entière qui ouvre tous les possibles pour se frotter aux super-héros en connaissance de cause. A noter que si les premières adaptations cinéma collaient aux comics d'origine, ensuite, ce seront les comics quis s'adapteront à l'attente des spectateurs, les temps changent...