
đź“šrentrĂ©e litt 2019 : «on ne peut pas tenir la mer…»

Pitch
20 ans après un drame qui l’en a chassée, une jeune femme revient à Bastia sur les traces de son enfance...
📚📚#rentréelittéraire. ❤️ Bluffée par la qualité de ce livre viscéral et douloureux. 1 enfance gangrenée par 1 secret de famille qui conduira au drame et à l’exil. Parution 28 août @EditionsGrasset «On ne peut pas tenir la mer entre ses mains» @laurelimongi #netgalleyfrance pic.twitter.com/4dF9XDR0kE
— CinĂ©maniac/CamilleM (@Cine_maniac) August 7, 2019
Et aussi
20 ans après un drame qui l’en a chassĂ©e, Huma Benedetti revient sur l’île de son enfance.Â
Huma nait à Bastia en 1976 l’année de la naissance du FLNC. Elle passe son enfance, confinée dans la villa Halcyon sur les hauteurs de la ville entre ses parents et sa grand-mère qui y occupaient chacun un étage et se détestaient. Enfant modèle, Huma baigne dans le silence de secrets familiaux tus, un climat de ressentiment et de colère muette. Elle ne connaît pas le véritable métier de son père ni d’où vient tout cet argent qui leur permet de mener un train de vie plus que confortable. Elle ne sait rien.
Chaque Ă©tage de la maison est un univers en soi qui communique douloureusement avec l’autre. Car la grand-mère May dĂ©teste sa belle-fille Alice, la mère d’Huma. Un jour, les parents d’Huma dĂ©cident qu’elle vivra avec sa grand-mère. Une sorte d’offrande qu’ils font Ă cette femme acariâtre. La petite-fille devient alors son souffre-douleur mais se tait. Elle adore ses parents : la belle Alice, devenue une ombre qui fume du matin au soir, emportĂ©e plus tard par un cancer. Lavì, son père, un macho musclĂ©, qui brasse des affaires opaques jusqu’au jour oĂą il sera obligĂ© de prendre le maquis pour Ă©chapper Ă ses crĂ©anciers. Mais tout cela arrive plus tard, quand Huma est une adolescente.Â
Dehors, les «nuits bleues» rythment les nuits, c’est l’époque des plasticages incessants opĂ©rĂ©s par le FLNC, et, comme tout le monde, Huma y est habituĂ©e. L’auteur effleure le sujet. Il faut dire que les revendications politiques et la violence Ă©taient intĂ©grĂ©es Ă la vie quotidienne. Pour avoir passĂ© mon enfance et mon adolescence Ă Bastia, j’ai bien connu cette montĂ©e et cette banalisation de la violence sur l’île, la vie prenait le dessus.Â
C’est le rĂ©sumĂ© du livre qui m’a donnĂ© envie de demander Ă l’éditeur de le lire. Bastia, les annĂ©es 70, ma jeunesse. Mais je ne m’attendais pas Ă une telle qualitĂ© romanesque, Ă ĂŞtre scotchĂ©e au rĂ©cit comme une arapède. J’ai Ă©tĂ© bluffĂ©e par cet auteur que je ne connaissais pas du tout bien que ce soit son dixième livre... Chi vergogna!Â
En filigrane, Laure Limongi nous fait ressentir ce sentiment très fort d’appartenance à leur île d’origine qu’ont tous les insulaires, la Corse vous rattrape un jour ou l’autre quand on la quitte, vous rappelant insidieusement que votre pays, que vous le vouliez ou non, c’est ici. De toute façon, mentalement parlant, une part de vous y demeure. J’en sais quelque chose!
Diffusion
PARUTION 28 août 2019
EDITIONS GRASSET
Notre note
(4 / 5)
Laisser un commentaire